Il y a huit mois, Diego Perez, un jeune colombo-vénézuélien, était expulsé par les autorités françaises. Il travaillait en tant que commis de cuisine dans un restaurant gastronomique du centre de La Rochelle. Depuis, sa mère, son beau-père et même son patron, se battent pour son retour.
"Continue à t'accrocher, on va se battre". Ce n'est qu'à travers un écran de téléphone que la mère de Diego Perez peut encourager son fils dans cette bataille juridique qui a commencé depuis maintenant huit mois. Accompagnée de son mari, Flor Perez a réalisé toutes les démarches possibles pour que son fils, commis de cuisine, obtienne un visa de travail. Mais elles ont été refusées à deux reprises par l’ambassade de France à Bogotá, en Colombie.
Les raisons de ce refus de rapatriement jugées incohérentes
Depuis huit mois, Diego vit en Amérique du Sud, contre sa volonté. Il souhaite retrouver les gens qu'il aime, sa famille et ses amis et un travail dans la restauration. "Je suis parti en Colombie comme on me l’a demandé, mais je ne connais personne, tous mes amis et ma famille sont en France". Diego se dit triste et grandement affecté face aux multiples refus de la part de l'ambassade. "On ne comprend pas pourquoi. Parce qu’on avait tout le dossier, on avait tous les éléments, j’ai une autorisation de travailler en CDI, mais également à l’université pour améliorer mon français".
Pour Patrice, son beau-père, qui a entamé une demande d’adoption de Diego, les raisons de ce refus sont incohérentes. "Quand on lit ce qu'a écrit l'ambassade, il est dit que : 'Il existe un risque de détournement de l’objet du visa à des fins de maintien illégal en France après l’expiration de votre visa ou pour mener en France des activités illicites'. Diego a un casier judiciaire vierge quand même".
C'est vraiment dur pour nous.
Flor PerezMère de Diego, expulsé de France
Pour soutenir cette demande, la famille de Diego a obtenu l’aval du ministère de l’Intérieur, mais aussi le soutien de la préfecture et du député de la Charente-Maritime Olivier Falorni, mais rien ne bouge. Flor, sa mère, semble désemparée. "C’est dur. Je cherchais l’humanisme dans la société, je me rends compte qu’il n’y a pas trop d’humanisme par rapport à la situation, c’est vraiment dur pour nous".
Son ancien patron le soutient
Il n'y a pas que la sphère politique qui soutient la famille. Son ancien patron, Benoît Lefer, supporte aussi la procédure. C'est même lui qui a proposé à Diego un CDI pour appuyer son retour en France. Depuis le départ de son commis, le gérant du restaurant L'Astrolabe, située au cœur de La Rochelle, n’a trouvé aucun remplaçant.
"La demande est très importante, les travailleurs principaux viennent de l’étranger", évoque Benoît Lefer. "Ce qui est dommage, c’est que ces personnes sont des gens que l’on forme, à qui l’on transfère des connaissances et des compétences techniques ou même au sein de l’établissement pour au final, les laisser partir".
Les proches de Diego ont déposé un recours pour contester cette dernière décision.