Dix mois après le séisme survenu sur plusieurs communes de Charente-Maritime, les sinistrés ont rencontré, ce jeudi 25 avril, les assureurs. Objectif affiché : trouver des solutions et calmer la colère des habitants.
Pour Matthieu Priez, revenir dans sa maison était compliqué, ce jeudi matin à la Grève-sur-Mignon, en Charente-Maritime. Elle est inhabitable depuis le séisme du 16 juin dernier. Le père de famille est, depuis, le porte-voix des sinistrés. "Les sinistrés ont des problèmes financiers dus aux carences des assureurs. Il y a des enjeux financiers importants, à mesure où des gens doivent payer leur relogement et leur crédit immobilier comme moi".
"Les gens sont en phase de lassitude"
Il dépense, chaque mois, 1500 euros de frais d'habitation entre son crédit immobilier et son logement temporaire. L'homme est en colère, depuis le séisme rien n'a bougé chez lui. Hasard du calendrier... ce jeudi, des expertises ont eu lieu sur son terrain. C'est une première depuis le séisme, mais Matthieu Priez voudrait que les choses aillent plus vite. Il attendait donc de rencontrer les acteurs du dossier et le Préfet de Charente-Maritime.
Je vais leur parler avec mon cœur, je vais leur montrer quelles sont nos difficultés.
Matthieu PriezPrésident du collectif des sinistrés de la Laigne
Sur le parvis de la Préfecture, les assureurs et les élus étaient présents. Le maire de La Laigne, lui-même sinistré, attendait beaucoup de l'échange. "Les gens sont en phase de lassitude, de révolte forcément. Il y a des choses qui commencent à bouger, heureusement, mais tout ne va pas au même rythme".
Dix mois après la catastrophe naturelle, 30% des dossiers ne seraient toujours pas expertisés."La question se pose de ce que veulent ou pas faire les assurances au profit de ces sinistrés. Je pense que c'est une discussion qu'on doit avoir. Il n'y a pas d'obligation contractuelle en venant ici à signer la gratuité de l'hébergement en sortant", indique Brice Blondel, préfet de Charente-Maritime.
"Les assureurs ont compris nos difficultés"
2 h 30 de réunion où les assureurs et les sinistrés ont posé carte sur table. À la sortie, Matthieu Priez avait le sourire. "Le bilan est positif. Les assureurs ont compris nos difficultés, ils se sont engagés à aller sur le terrain. Ça, c'est très important pour voir avec nous quelles solutions peuvent être engagées. Et surtout, à part une compagnie qui donnera sa réponse lundi, toutes les compagnies d'assurances se sont engagées à reloger, tant qu'il faudra, les sinistrés", confie-t-il. "J'ai le sourire parce que je sais que les gens n'auront plus besoin de tendre la main, pour un temps, pour qu'on les nourrisse".
La prochaine échéance est le 4 mai. Les sinistrés sont invités à une réunion publique pour présenter toutes les actions des assurances à venir.