Dix mois après le séisme qui a touché plusieurs communes de Charente-Maritime, le président du collectif des sinistrés de La Laigne, Matthieu Priez, s'indigne. Sur une vidéo, publiée sur les réseaux sociaux, ce mardi 9 avril, il reproche aux assureurs un manque d'action.
Matthieu Priez, le président du collectif des sinistrés de la Laigne, a poussé un coup de gueule sur les réseaux sociaux, par le biais d'une vidéo, vue des milliers de fois. Pendant six minutes, il raconte comment s'est déroulée la réunion organisée par la préfecture de la Charente-Maritime, ce vendredi 5 avril. C'était un point d'étape sur la gestion de l'après-séisme, où élus, associations et assureurs étaient conviés. Mais ces derniers n'étaient pas présents à cette réunion, seulement en distanciel, par visioconférence. "France Assureurs n'a pas trouvé opportun de venir, ils nous ont dit que c'était une histoire de train. Je ne trouve pas ça correct. De mon côté, j'ai pris une journée de congés pour assister à ce point d'étape", confie Matthieu Priez.
Entre peur et espoir
Lors de cette réunion, il était surtout question de la ligne téléphonique pour les sinistrés du séisme mis en place par la préfecture, le mois dernier. Les compagnies d'assurances dressaient le bilan quelques semaines plus tard. Elles ont alors compté une cinquantaine de dossiers difficiles. "C'est beaucoup plus que ça, il doit y avoir une centaine de dossiers difficiles avec des logements très impactés". Le président de l'association dénonce la lenteur des expertises et donc des indemnisations. "Des familles entières rencontrent de grosses difficultés financières, elles doivent payer un crédit immobilier, mais en plus de ça, elles doivent payer leur relogement dans des caravanes ou des mobil-homes".
Matthieu Priez milite depuis septembre pour que le relogement soit payé par les assurances, mais elles répondent qu'en cas de catastrophe naturelle, c'est à l'État de payer. Pour rappel, la loi indique que le relogement est pris en charge par l'État pendant six mois après la catastrophe.
Il est temps pour les assureurs de prendre leurs responsabilités. On demande que les sinistrés soient indemnisés pour qu'ils fassent des travaux et qu'ils retrouvent leur maison ou sinon qu'on leur paye le relogement.
Matthieu PriezPrésident du collectif des sinistrés de la Laigne
"J'ai l'impression que les assurances jouent la montre. J'ai peur que les sinistrés acceptent des offres parce qu'ils sont pris à la gorge". Il tient tout de même à souligner les bons élèves. "Groupama a dépêché des experts et des gestionnaires de dossiers sur place. Ainsi, on a réussi à dénouer certaines situations". Et il garde espoir. Une réunion avec les assureurs est prévue le 25 avril prochain.