Suite au séisme du 16 juin 2023, Christine Barbeau a tout perdu. Installée à La Laigne, sa maison menace de s'effondrer. Malgré ses demandes répétées, elle n'a obtenu aucune solution de la part de son assureur. Elle appelle à un rassemblement des sinistrés, dimanche 10 mars.
"Si vous vous sentez déprimés, si vous pleurez, si vous êtes au bout du rouleau, vous n'êtes pas seuls. Il faut qu'on soit forts [...] Moi, je vis dans mon cercueil, je ne dois pas être la seule." Dans une vidéo postée sur le compte Facebook "Soutien aux victimes du séisme Ouest France", samedi 9 mars, Christine Barbeau craque. Cette habitante de La Laigne, en Charente-Maritime, est l'une des rescapées du séisme du 16 juin 2023.
Elle se bat depuis des mois pour obtenir une aide de son assurance. Sa maison, son "cercueil", est devenue inhabitable. "Les murs risquent de s'écrouler dans le jardin et sur la rue, notre cheminée en pierre est sur le point de céder, nos fenêtres sont calfeutrées avec des couvertures", confie-t-elle par téléphone.
Silence radio
La semaine dernière, son assureur lui propose un protocole de désengagement : Christine et son mari pourront être indemnisés s'ils acceptent de reconstruire une maison sur un autre terrain. L'enveloppe proposée, "bien en dessous" des estimations du couple, est tout de même une porte de sortie. Problème : depuis cet échange, ils n'ont eu aucune nouvelle de l'assureur. "Le mot qui me vient là, c'est qu'on nous traite comme des gueux."
"J'ai contacté l'agence, mais tout le monde m'a répondu qu'ils n'avaient jamais entendu parler de cet accord, souffle Christine Barbeau, encore très émue. J'ai commencé à pleurer dès que j'ouvrais la bouche. En allant voir mon médecin, il m'a dit : "Christine, tu fais une dépression". Ça été le déclic."
Dans sa vidéo Facebook, la rescapée invite les autres victimes du séisme à se rassembler, dimanche 10 mars, à La Laigne, pour partager leur expérience. Le but : récolter un maximum d'images des maisons brisées, "ce qui vous fait le plus mal au cœur", pour ensuite les diffuser au plus grand nombre.
"L'assurance m'a pris ma maison, ils n'auront pas ma santé mentale, tonne-t-elle. Il est impossible d'habiter dans une maison où l'on entend les pierres s'effondrer la nuit. J'ai trois petites filles, de 4, 9 et 12 ans, et elles ne veulent plus venir chez moi. Le séisme a été un traumatisme pour elles."
Le rendez-vous est donné dimanche 10 mars, à 10h30, rue des Minées, à La Laigne. Plusieurs familles sinistrées ont déjà confirmé leur venue, tout comme les membres du collectif de soutien aux habitants de La Laigne. "Soyons nombreux, et surtout, soyons solidaires. Je vous attends", conclut Christine Barbeau dans sa vidéo.