Témoignage. "Je suis terrifiée" : une conseillère municipale de Montpellier coincée à Mayotte après le passage du cyclone Chido

Publié le Écrit par Camille Bluteau

Mayotte se trouve actuellement dans un état de sidération après le passage du cyclone Chido. Clothilde Ollié, conseillère municipale de Montpellier, est actuellement coincée sur l'archipel. Elle témoigne de la situation catastrophique que vivent les habitants.

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Début de pénurie d'eau, décor apocalyptique, crainte des pillages qui émerge… Mayotte se trouve actuellement dans un état de sidération après le passage du cyclone Chido, ce week-end.

Présente sur place, la conseillère municipale d'opposition de Montpellier Clothilde Ollié raconte ce qu'elle a vécu. Par téléphone, elle témoigne de la situation catastrophique que vivent les habitants.

"On s'abritait comme on pouvait"

"Je suis terrifiée", confie-t-elle. Arrivée à Mamoudzou, la capitale de l'île, il y a une semaine pour former des salariés au droit du travail, elle est encore choquée par l'intensité du cyclone. "Quand il s’est approché, nous avons reçu les messages d’alerte de la Préfecture appelant la population à se diriger vers des bâtiments en dur. J’étais dans mon hôtel quand la tempête a soufflé", raconte celle qui se croyait alors à l'abri.

On a tous cru que nous allions mourir

Clotilde Ollier, conseillère municipale de Montpellier

France 3 Occitanie

C'était sans compter l'arbre qui est tombé sur la toiture de sa chambre qui s'est éventrée. "Je me suis retrouvée dehors en pleine tempête avec un autre résidant. On s’abritait comme on pouvait", continue-t-elle en ajoutant : "À un moment donné, les vents se sont calmés et on a pu rejoindre une gendarmerie à proximité. Et là, le vent s’est remis à souffler si fort qu’avec les gendarmes, nous tenions tous la façade pour qu'elle ne s'effondre pas. On a tous cru que nous allions mourir. Quand j’ai demandé à un gendarme s'il avait peur, il m’a répondu que celui qui n’a pas peur dans un moment pareil, c’est qu’il est fou. C’était terrifiant. On s’est tous mis sous des tables en bois et on a attendu".

Une population qui s'entraide

Dès que la situation l'a permis, Clotilde a été évacuée par les fenêtres. Mais son récit ne s'arrête pas là. "Dehors, c’est la désolation. Il n’y a plus rien, plus de logements, plus d’électricité, plus d’eau. Le pire, c’est qu’on ne voit personne. L’État a disparu. Aujourd’hui, je n’ai vu qu’une ambulance. C’est surréaliste quand on sait que Mayotte, c’est la France. Où est l’État ?", s'interroge-t-elle.

J’ai vu des gens piller des magasins et distribuer la nourriture autour d’eux. Sinon comment manger ?

Clothilde Ollier, conseillère municipale de Montpellier

France 3 Occitanie

Alors, la population s'abrite comme elle peut. "La nuit dernière, j’étais chez un pharmacien. Cette nuit, je suis chez une connaissance d’une connaissance. Les gens s’entraident", précise-t-elle. Pour survivre, certains pillent les magasins. "J’ai vu des gens piller des magasins et distribuer la nourriture autour d’eux. Sinon comment manger ? Il faut le travail de l’État", avance-t-elle. Dans le sac de Clotilde, il reste encore "un peu d'eau et deux boîtes de conserve". Après, elle ne sait pas comment elle va faire.

Pour l'heure, il est encore difficile de mesurer tous les dégâts. Avec des rafales à plus de 220km/h, c'est le cyclone le plus puissant à avoir frappé Mayotte depuis plus de 90 ans. D'après le préfet de l'archipel, "plusieurs centaines" de personnes pourraient avoir perdu la vie.

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