Vendredi 23 février, le premier ministre Gabriel Attal s'est déplacé en Charente-Maritime, à Royan, Fouras, La Rochelle et Cram-Chaban. Au programme des discussions : économie, conchyliculture et sinistre. Le chef du gouvernement a annoncé une prise en charge gracieuse des victimes du séisme du 16 juin dernier.
À la veille du Salon International de l'Agriculture, Gabriel Attal s'est rendu en Charente-Maritime toute la journée ce vendredi 23 février. Accompagné de la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, il a visité plusieurs lieux d'intérêt du département.
Dans la matinée, le Premier ministre a fait un tour au marché de Royan avant de rencontrer les organisations professionnelles agricoles. À Fouras, l'équipe interministérielle s'est rendue dans une exploitation conchylicole pour discuter de l'avenir de cette filière dont la commercialisation a chuté de 50% fin 2023, du fait des interdictions liées aux intoxications massives des fêtes de fin d'année.
Alors qu'il a fait le déplacement en voiture jusqu'à un écoquartier de La Rochelle se revendiquant "zéro carbone", l'activité de son avion privé, le Falcon 900, a été scrutée par les observateurs. Le jet a effectué un vol à vide de sept minutes entre Rochefort et La Rochelle. Une question de sécurité pour son équipe qui a indiqué que l'avion ne pouvait pas décoller de nuit à l'aéroport de Rochefort.
Un dialogue et des promesses pour les sinistrés du séisme
C'est en début de soirée que Gabriel Attal est arrivé à Cram-Chaban, une des communes touchées par le séisme du 16 juin 2023. Avec une quarantaine de minutes de retard sur l'horaire initial, une réunion d'une heure a eu lieu entre le Premier ministre et une quinzaine d'élus du territoire sinistré.
Les représentants des collectivités ont pu exprimer leur sentiment de grand désarroi alors qu'ils doivent faire face à des habitants démunis.
Après huit mois à vivre dans un mobile-home, Daniel Robineau, un des habitants sinistrés de Cram-Chaban, est à bout de nerfs. "Je vois ma maison qui se délabre, j’en peux plus, ma femme et moi, on est fatigués. Il y en a pour plus de 200 000 euros de réparations entre le séisme et la tempête derrière. Et les choses n'avancent pas."
C'est précisément pour rapporter des histoires comme celle de ces habitants que Laurent Renaud, maire de Cram-Chaban depuis 2014, a souhaité participer à la discussion avec Gabriel Attal. D'autant que cet élu s'inquiète du futur de sa commune si les travaux ne sont pas entamés rapidement. "Je suis très attristé de voir que mon village pourrait se vider. Nous commencions à avoir une bonne dynamique avec des jeunes qui commençaient à s'installer. J'ai peur que ça devienne une friche si toutes les habitations finissent par être démolies." Selon le maire, seule une maison de Cram-Chaban a vu des travaux débuter depuis le séisme.
Élus et habitants attendaient beaucoup du Premier ministre. Chose qui semble avoir été entendue par Gabriel Attal, ce vendredi 23 février.
Je suis satisfait. Je crois qu'on a été écoutés et entendus. Les gens qui occupent des mobiles-homes seront logés gracieusement par l'État jusqu'à ce que les assurances prennent le relai.
Matthieu Priez, président du collectif des sinistrés de La Laigne
Le Premier ministre a effectivement annoncé le prolongement du FARU (Fonds d’aide au relogement d’urgence) alors que cette aide est généralement limitée à six mois. Il a également promis une ligne téléphonique dédiée aux sinistrés et s'est engagé à organiser une réunion avec les assureurs à Matignon. Gabriel Attal dit vouloir leur mettre "un coup de pression" afin que comptes rendus et expertises se débloquent.
Plus tard dans la soirée, le Premier ministre a prolongé son séjour avec une visite "surprise" dans un loto organisé à Surgères.