Ce jeudi 7 mars, la préfecture de la Charente-Maritime a annoncé l'ouverture d'une ligne téléphonique et d'une plateforme numérique, dédiées aux sinistrés du séisme du 16 juin 2023. Nombre de communes peinent encore à obtenir des réponses de la part des banques.
La fin d'une longue attente pour les sinistrés. La préfecture de la Charente-Maritime a annoncé ce jour la création d'une ligne téléphonique et d'une plateforme numérique dédiées aux victimes du séisme du 16 juin 2023. "Les conséquences du séisme restent un sujet quotidien pour notre commune, témoigne Philippe Pelletier, le maire d'une commune particulièrement touchée par le séisme. Les banques n'ont pas joué le jeu. Elles avaient accepté de mettre sur pied un moratoire, cela n'a pas été fait."
L'objectif de la préfecture est double : "répondre à l'inquiétude des sinistrés et installer un vrai relais entre eux et les autorités compétentes", explique-t-elle dans un communiqué. Une promesse formulée par Gabriel Attal, lors de son déplacement dans le département, fin février. Le Premier ministre avait alors fait savoir qu'il allait donner "un coup de pression" aux assureurs".
Du 11 au 5 avril inclus
Une ligne téléphonique va ainsi être mise en place, à partir du lundi 11 mars et jusqu'au 5 avril inclus. Elle sera animée par une équipe bénévole de la préfecture, joignable au 05 46 27 43 02, du lundi au vendredi, de 9 heures à 12h30, puis de 14 heures à 17h30. "Après avoir composé ce numéro, les victimes seront mises en ligne avec un agent qui leur apportera une réponse immédiate, ou les orientera vers les services compétents", précise la préfecture.
"Particulier, entreprise ou collectivité, chacun pourra recevoir une aide et un conseil adapté aux problématiques rencontrées, poursuit la préfecture. Le but est d'ancrer dans la durée l'accompagnement des sinistrés, et pouvoir leur donner des réponses concrètes."
Quant à la plateforme numérique, elle sera accessible via la page d'accueil du site internet de la préfecture, dès le vendredi 8 mars et "pour une durée indéterminée". Les sinistrés pourront remplir un formulaire de prise de contact et ainsi poser leurs questions. "Des ressources seront également mises à disposition depuis cette plateforme", fait savoir le communiqué de la préfecture, sans donner plus de précisions pour l'heure.
"C'est la catastrophe"
Du côté des sinistrés, l'annonce est pour beaucoup un soulagement. "C'est une bonne idée, ça va servir à beaucoup de monde, applaudit Philippe Pelletier, maire de La Laigne. Cette commune a été particulièrement touchée par le séisme de juin dernier. "Je crois qu'il n'y a pas loin de 40 à 50% de personnes sinistrées qui n'ont pas encore reçu les rapports de structures d'assurances. C'est la catastrophe."
"Les gens vont pouvoir poser leurs questions et avoir des réponses. La problématique du relogement est cruciale : certains continuent à payer un prêt pour une maison ou un appartement qu'ils n'habitent plus, tout en déboursant un loyer pour un logement de substitution." Selon l'édile, si certains habitants ont pu être relogés dans des mobiles homes, d'autres dépensent "1200 à 1300 euros par mois, en plus de leur prêt".
Interrogé sur la mise en place tardive de cette ligne, plus de neuf mois après les faits, le maire de La Laigne estime que "personne, ni l'État, ni la commune, ni les sinistrés, ne s'imaginaient que les banques prendraient autant de temps à apporter une réponse".