Une unité de soins palliatifs vient d'ouvrir ses portes au château de Marlonges à Chambon en Charente-Maritime. Le personnel du centre a été formé à des techniques permettant d'améliorer le confort des patients.
Lucette, 78 ans, vient d'entrer dans la nouvelle unité de soins palliatifs qui a ouvert le 6 septembre dernier à Chambon, en Charente-Maritime. Cette patiente est atteinte d'une pathologie grave. Ce jour-là, la psychologue du service lui propose une séance de sophrologie.
"Je vous invite à fermer les yeux pour vous centrer sur votre monde intérieur", suggère Isabelle Dugleux, assise au pied du lit de la patiente.
La psychologue de l'unité de soins palliatifs s'est formée à la sophrologie pour soulager les patients. Elle constate les bienfaits de la technique à l'issue de la séance.
"Physiquement, il y a toujours cette impression de douleur qui persiste pour les patients qui souffrent de pathologies graves. La sophrologie permet de diminuer cette sensation de douleur intense", note Isabelle Dugleux.
Lucette confirme : "Cette séance m'a fait du bien, je n'ai plus mal au ventre, je suis détendue".
Combler le retard
Cette nouvelle unité de soins palliatifs est le deuxième centre de Charente-Maritime. Les patients y sont accueillis dans les dix chambres individuelles pour une quinzaine de jours.
Jusqu'à présent, les patients en situation palliative complexe n'avaient pas accès à un service avec autant de personnel, autant de temps dédié pour le confort, et avec l'expertise qui va être développée ici.
La Charente-Maritime tente de combler son retard dans ce domaine. Le département, comme la région Poitou-Charentes, fait figure de parent pauvre dans le domaine de l'accompagnement des personnes en fin de vie. Quand en 2016, on dénombrait, par exemple, treize unités de soins palliatifs en Bretagne, deux seulement existaient en Poitou Charentes, dont une de 14 lits, à Saintes, en Charente-Maritime.
"C'est une nouvelle offre de soins. Jusqu'à présent, les patients en situation palliative complexe n'avaient pas accès à un service avec autant de personnel, autant de temps dédié pour le confort, et avec une expertise qui va être développée ici. Ça n'existait pas sur le territoire jusqu'à présent", explique le docteur Julien Begue, chef de service en soins palliatifs, qui a oeuvré au sein du groupe hospitalier Littoral atlantique pour l'ouverture de cette unité en Charente-Maritime.
Pour mieux faire comprendre l'enjeu de cette ouverture, le médecin prend cette image : "C'est comme si on imaginait des patients qui ont des problèmes cardiaques et qui ne pouvaient pas aller en unité de soins intensifs parce que ça n'existe pas, c'était un peu ça". Il précise l'urgence: "Certains patients étaient en très grande détresse, en très grande difficulté avec des symptômes très complexes à gérer mais ils n'avaient pas la possibilté d'avoir accès à ces professionnels, ici, c'est désormais possible", précise Julien Begue.
Un personnel aux petits soins
Dans cette unité installée dans le cadre verdoyant du Château de Marlonges, le personnel est plus nombreux qu'à l'hôpital mais il a aussi davantage de temps pour accompagner, échanger et prodiguer les soins.
Ce que l'on essaye de faire, c'est de rendre la vie la plus agréable possible malgré toutes les conséquences que peut avoir une maladie grave et évolutive.
"Nous sommes soumis dans les autres services à des contraintes de temps, ici ce n'est pas le cas, on a beaucoup plus de temps. Le personnel a suivi des formations à des techniques de sophrologie, des techniques corporelles, des techniques médicales. L'ensemble de ces techniques sont mises en oeuvre pour le bien être du patient", précise le médecin chef du service.
Dans cette structure, tout semble déployé pour que le personnel soit aux petits soins de ces patients.
"Même si on parle de soins palliatifs, il y a bien cette notion de mort, mais, ce que l'on essaye de faire, c'est de rendre la vie la plus agréable possible malgré toutes les conséquences que peut avoir une maladie grave et évolutive, avec comme notion principale le confort. C'est ce que l'on recherche avant tout ici", insiste le docteur Julien Begue.
Un confort qui peut aussi passer par une séance de massage. Catherine Ducourtieux, aide soignante de l'unité de soins palliatifs de Marlonges, a pris son temps avec une patiente de 63 ans pour lui proposer un moment de bien-être.
"La dame que je viens de masser n'avait même plus l'impression d'être dans sa chambre. Elle avait vraiment l'impression d'être détendue. Ça fait oublier la maladie, les gens se sentent bien", observe-t-elle.
Le personnel a aussi imaginé des pauses gourmandes pour améliorer le quotidien des patients.
Des mignardises sont proposées dans les chambres comme une parenthèse dans le quotidien des malades.