Quatre-vingt-dix-neuvième match à guichets fermés samedi 21 décembre à domicile pour l’accueil de Clermont en Top14. Un record en championnat de France, l’affluence est la même en Champions Cup. Pour la venue des Anglais de Bristol, la direction du club a autorisé les équipes de Rugby Magazine à se glisser en coulisse. Comme sur le terrain, la "machine" Stade Rochelais doit être parfaitement bien huilée.
La nuit n’est pas encore tombée sur le Stade Marcel Deflandre de La Rochelle quand débute la procession. Les premiers à arriver sont stadiers, agents de sécurité, cuisiniers ou encore vendeurs. Tous ont le sourire malgré une météo hivernale. Et pour cause, ils sont fiers de travailler pour LEUR équipe de rugby. "On est contents d’être là. Moi c’est ma neuvième année. On est une famille, on fait partie de la même équipe avec les joueur" nous confie très fier Rodolphe Biraud, agent d’accueil.
Des burgers estampillés Stade Rochelais
Deux heures avant le début de la rencontre, les bars, bodegas et autres restaurants entrent en scène. Il y en a à tous les prix. Sous les tribunes du stade Marcel Deflandre, c’est une petite ville qui s’éveille. Le marketing a été réfléchi jusque dans les moindres détails. Ici les burgers portent le sceau de la caravelle. Il s’en vendra plusieurs milliers dans la soirée. "Plus de 450 intérimaires travaillent avec nous les soirs de match, notre but est de les fidéliser et de les former" explique Thomas Rousseau, le directeur d’exploitation.
Ce sont des situations de travail particulières, nous avons intérêt de garder les meilleurs éléments.
Thomas Rousseaudirecteur d'exploitation
Plus qu’une équipe, une famille.
Une heure et demie avant le coup d’envoi. Les habitués le savent, c’est l’un des moments le plus importants de la soirée. L’ensemble des joueurs présents sur la feuille de match arrive à pied. Instinctivement, une haie d’honneur se forme, en quelques secondes. Des milliers de supporters sur près de 200m et les frissons qui parcourent la foule. "Ici, ici, c’est La Rochelle".
Grégory Alldritt, le capitaine en tête de cortège, suivi d’Oscar Jégou et du reste de l’équipe. "Il faut qu’on soit là."
Ils nous sourient, on croise leur regard, ils nous font des petits gestes.
Entendu dans la foule des supporters
"C’est du bonheur, la messe, la messe du rugby, madame". Les 16.000 supporters jaunes et noirs sont aux anges.
"On leur devait une réaction"
Au coup d’envoi, sur le terrain, les joueurs arborent le maillot dessiné pour la Coupe d’Europe. Une occasion de plus d’étoffer sa collection, un moyen là encore, d’alimenter le "business, Stade Rochelais". Après une première mi-temps difficile, les hommes de Ronan O’Gara prennent le large au score en inscrivant cinq essais et s’imposant avec le bonus offensif.
"On devait une réaction à notre public après la défaite à domicile contre Vannes. Ils paient leur place, ils font des kilomètres, ils sont toujours derrière nous." insiste Thomas Berjon, demi de mêlée du Stade Rochelais.
Nous leur devons bien ça.
Thomas BerjonDemi de mêlée
Démonstration immédiate dès la fin de la rencontre. Les joueurs organisent un tour d’honneur, malgré la pluie, pour remercier ce public si particulier, avant de se retrouver quelques instants plus tard, devant une bodega pour peut-être partager une bière ou grignoter un burger estampillé Stade Rochelais.