Les contaminations à la variole du singe continuent d’augmenter en Poitou-Charentes. Où se faire vacciner ?

Le nombre de cas de variole du singe augmente régulièrement en France. Au pointage du 19 juillet, on dénombrait 67 cas en Nouvelle-Aquitaine, mais aucun mort. Dernièrement, 3 cas ont été recensés à Royan et 7 autres à La Rochelle. La maladie touche plus les hommes et souvent, les hommes ayant eu une relation sexuelle avec d'autres hommes.

Depuis ce 19 juillet, 1453 cas de variole du singe ont été confirmés en France dont 67 en Nouvelle-Aquitaine, contre 47 une semaine auparavant. La maladie progresse lentement, mais elle progresse. Elle touchait jusqu'à présent les régions du centre et de l'ouest de l'Afrique et on en parlait assez peu, mais la maladie s’est propagée dans toute l’Europe. En France, elle fait désormais l'objet d'une surveillance renforcée de Santé Publique France.

C'est une maladie infectieuse provoquée par un virus à ADN qui provoque des fièvres, des courbatures, une grande fatigue, des maux de tête et des éruptions cutanées de petites pustules. "Un peu comme la varicelle", raconte Jean*, l'un des 67 cas recensés en Nouvelle-Aquitaine. Il est à l'isolement depuis quelques jours en attendant les résultats d'une prise de sang qui confirmera ou infirmera sa contamination. À l'apparition des boutons, il a appelé son médecin généraliste qui l'a orienté vers le Samu. Il a finalement contacté l'Agence Régionale de Santé qui l'a classé cas contact et a préconisé l'isolement. "Si je suis positif, je reste isolé jusqu'à ce que l'éruption cutanée soit totalement terminée, si je suis négatif, je retourne voir mon médecin traitant", explique-t-il.

Au Centre Hospitalier de La Rochelle, l’infectiologue Xavier Pouget Abadie a vu récemment apparaître 7 cas du Monkeypox (le nom anglais de la variole du singe). Une maladie déjà bien connue des spécialistes. "Il y a déjà eu des épidémies, notamment au début des années 2000 aux États-Unis, mais avec toujours un facteur de transmission bien identifié, détaille le médecin rochelais. Là, en ce moment, ce qu’il se passe c’est une épidémie de ce même virus qui touche à peu près tous les pays d’Europe, sans pour autant qu’il y ait une chaîne de transmission qui ait pu être identifiée de manière formelle. On ne sait pas trop comment la propagation de ce virus a débuté."

Une maladie qui touche majoritairement les hommes et souvent les hommes homosexuels

Un vaccin existe pourtant, mais dans le cas de Jean*, il ne servait à rien puisqu'il avait déjà quelques symptômes. "Ce vaccin est préventif, ce n’est pas quelque chose de thérapeutique. Il est possible de vacciner les personnes ayant eu un contact récent avec une personne infectée, mais également en prévention pour des personnes qui ont des facteurs favorisant à contracter cette maladie.", confirme Xavier Pouget Abadie. Il existe 2 vaccins : Imvanex et Jynneos. Ces derniers sont contre la variole et non uniquement la variole du singe, mais ont une efficacité contre ce dernier, étant de la même famille de virus.

Pour Jean*, la question de la contamination est tranchée : "J'ai eu une relation sexuelle avec un homme qui était atteint, c'est lui qui m'a contaminé." Ce virus touche en effet le plus souvent les hommes, et parmi eux les hommes homosexuels. Pour autant, ce n'est pas une maladie uniquement sexuellement transmissible puisque les postillons ou le partage de draps, de linge et accessoires de toilette peuvent permettre la transmission. "C’est une maladie qui est effectivement très contagieuse, mais il faut tout de même, pour qu’il y ait une transmission,  qu’il y ait des contacts très rapprochés, de peau à peau. Il peut y avoir également une transmission par gouttelettes (salive et postillons) mais cela semble être un mode de transmission moindre par rapport au contact de la peau", détaille l’infectiologue rochelais. L'ensemble de la population peut être infecté, les enfants également.

Mais le médecin se veut rassurant : "C’est une maladie qui n’est à priori pas mortelle. Au cours de cette épidémie, il n’y a pas eu de décès annoncés. Sur les épidémies précédentes, il y en a eu, mais cela reste une maladie avec un taux de létalité très faible." Dans la grande majorité des cas, après deux à trois semaines et quand les éruptions cutanées sont sèches, la personne n'est plus contagieuse. "Quand on a une épidémie c’est toujours inquiétant, il faut à tout prix l’enrayer", prévient tout de même Xavier Pouget Abadie.

Où se faire vacciner en Poitou-Charentes ?

La vaccination est accessible aux publics cibles déterminés par Santé Publique France et qui sont :

  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans, dans les deux cas, multipartenaires,
  • Les personnes en situation de prostitution,
  • Les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.

L'Agence Régionale de Santé communique les lieux de vaccination en Nouvelle-Aquitaine.

Dans la région Poitou-Charentes, il y en a quatre pour le moment, mais d'autres devraient ouvrir au fur et à mesure.

En Charente, au centre de dépistage en santé sexuelle au centre hospitalier d’Angoulême, rendez-vous au 05.45.24.42.84

En Charente-Maritime, au centre de dépistage en santé sexuelle au centre hospitalier de La Rochelle, rendez-vous au 05.46.45.52.40 et au centre de dépistage en santé sexuelle au centre hospitalier de Saintes, rendez-vous au 05.46.95.15.18

Dans la Vienne, au centre de dépistage en santé sexuelle au CHU de Poitiers, rendez-vous au 05.49.44.40.04

En Charente-Maritime, la vaccination a débuté le 20 juillet au compte-goutte. Seules 10 doses ont été reçues pour le moment à Saintes cette semaine, l’établissement en attend une vingtaine pour la semaine prochaine.

Pour la vaccination, deux doses sont administrées à 28 jours d'intervalle. Si vous êtes déjà vaccinés contre la variole, une dose suffira. Enfin, si vous êtes immunodéprimé, une troisième dose sera nécessaire.

Enfin, Santé Publique France a mis en place un numéro d'écoute pour répondre à toutes les questions que vous pourriez vous poser sur la maladie, la transmission, la vaccination. Il faut appeler le numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel) accessible tous les jours de 8h à 23h.

*le prénom a été changé.

CARTE - Où se faire vacciner ? (source : France Bleu)

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