Le Parti radical de gauche tient son congrès samedi et dimanche à La Rochelle où il doit élire son nouveau président après le départ de Jean-Michel Baylet et se mettre "en ordre de bataille pour 2017".
Chose très inhabituelle dans ce très ancien parti, deux candidats s'opposent pour prendre la tête des radicaux de gauche.
Ancienne ministre du Logement dans le gouvernement de Manuel Valls, et vice-présidente de la région Occitanie, Sylvia Pinel fait figure de favorite. Proche de l'ancien
président Jean-Michel Baylet, elle a assuré, depuis l'entrée en février de celui-ci au gouvernement, la transition à la présidence du parti.
Face à elle, un militant du PRG inconnu du grand public, sans mandat ni fonction particulière dans le parti, Guilhem Porcheron, qui développe une stratégie d'indépendance vis-à-vis du PS et souhaite "le débat" au sein du PRG. Vendredi, il pouvait compter sur le parrainage d'une quinzaine de fédérations du PRG, tandis que Mme Pinel en dénombrait plus d'une quarantaine, selon Guillaume Lacroix, secrétaire général du PRG.
Plusieurs sources au sein du PRG ont assuré à l'AFP que la victoire n'était pour autant pas garantie pour Mme Pinel tant le "système" Baylet, d'alliance avec le PS y compris parlementaire et gouvernementale, restait très controversé.
"Ce n'est pas que les militants sont contre Sylvia Pinel mais ils veulent que la machine en marche depuis des années change de visage", assure une de ces sources internes, estimant qu'il s'agit "de saisir l'opportunité de faire trembler le parti" qui souffre selon elle d'un "complexe minoritaire" vis-à-vis du grand frère socialiste.
Pour Mme Pinel néanmoins, "au-delà d'un éventuel accord avec le PS pour 2017, le PRG présentera ses propres candidats dans certaines circonscriptions". "Nous sommes loyaux, les ministres radicaux (outre M. Baylet, Annick Girardin, Thierry Braillard, ndlr) sont, eux, au gouvernement, solidaires, mais 2012 n'est pas 2017", a-t-elle prévenu et le passage d'un nouvel accord n'est pas encore acquis.
La direction actuelle du PRG a précisé que le parti, qui a claqué la porte en juillet de la Belle Alliance populaire de Jean-Christophe Cambadélis, n'avait pas encore pris de décision quant à son éventuelle participation à la primaire organisée par le PS ou à la candidature d'un radical en 2017.
"On ne peut pas dire par principe qu'on n'y va pas, mais ça ne nous empêche pas d'être lucides", a expliqué M. Lacroix, estimant que "le message de ce congrès est que le PRG se prépare à toute possibilité pour 2017".