"Marche de la colère" des policiers à Paris : "on demande juste le droit de travailler"

Une quarantaine de policiers de Charente-Maritime participe ce mercredi 2 octobre à la "Marche de la colère" à Paris. Ils dénoncent des conditions de travail de plus en plus dures.

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"Aujourd'hui, on ne peut plus travailler". Ce policier de Charente-Maritime tire la sonnette d'alarme. Il est venu avec une quarantaine de collègues du département à la "Marche de la colère" à Paris ce mercredi 2 octobre, au milieu des 22.000 manifestants pour "marquer le coup".

Depuis le début de l'année, 52 policiers se sont suicidés. Deux d'entre eux étaient de La Rochelle. Une vague exceptionnelle et l'un des éléments déclencheurs de leur mobilisation. "C'est un tout. Les risques psycho-sociaux, l'inquiétude autour des retraites, le manque d'effectifs...".
La liste des revendications est longue, le ras-le-bol profond. 
 

"On roule dans des cercueils ambulants"

Les policiers de Charente-Maritime dénoncent d'abord des conditions de travail dégradées, à commencer par les locaux dans lesquels ils exercent. "Ca va du carrelage cassé aux toilettes bouchées, en passant par les casiers hors d'âge. Une lumière sur deux fonctionne, les sièges de bureaux sont défoncés. Vous verriez, c'est le tiers monde !".     

Ce policier ne mâche pas ses mots. "On part avec des véhicules qui fonctionnent mal. On prend des risques en plus pour aller au plus vite sur les interventions mais on roule dans des cercueils ambulants. Sur certains véhicules, la sirène ne fonctionne même pas". 

"La parole d'un policier ne vaut plus rien aujourd'hui"

A cela s'ajoute la défiance des citoyens envers les forces de l'ordre, en particulier depuis le début du mouvement des gilets jaunes et les différentes polémiques autour des violences policières. "Aujourd'hui, on a peur de faire notre travail parce qu'on a peur de le perdre. N'importe qui nous filme sans avoir tout le contexte des interventions. Il y a une perte de confiance envers la parole des policiers". 

Pour les fonctionnaires de police, les insultes sont devenues quotidiennes. "Les gens vous provoquent même pour un simple contrôle routier".

"On est pas des robots"

Manque d'effectifs, cumul des heures : pour les policiers, la fatigue physique et psychologique s'accumule. "On est pas des robots ! On voit des choses en intervention qui sont violentes, dures à gérer. Ca vous suit. Mais il faut partir sur une autre mission et encore une autre... Et la hierarchie ne se préoccupe pas de ça. Ce sont des managers, des bureaucrates".

Aujourd'hui, beaucoup ont l'impression que leur métier n'a plus de sens et sont résignés. "Certains pensent à changer de métier. D'autres disent "je fais le minimum". Pour la suite ça fait peur. On se dit que si on lâche, dehors, ça va être la jungle".
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