La préfecture vient d'interdire provisoirement la pêche et la vente de moules en Charente-Maritime. Des analyses ont révélé la présence de toxines, liées à une micro-algue. Un phénomène naturel et saisonnier selon les mytiliculteurs.
Les moules de Charente-Maritime sont provisoirement interdites de pêche et de vente depuis le 20 mai selon la préfecture.
C'est la présence de toxines, liées à une micro-algue saisonnière, pouvant entraîner des troubles gastriques qui est à l'origine de cet arrêté d'interdiction.
Des analyses réalisées en début de semaine par l'Ifremer, ont révélé la présence de "toxines lipophiles à un taux supérieur au seuil sanitaire réglementaire".
La quasi-totalité de la filière de Charente-Maritime concernée
La préfecture a interdit la pêche mais aussi le ramassage, l'expédition et la commercialisation de moules en provenance d'une dizaine de secteurs représentant la quasi-totalité de la filière mytilicole de Charente-Maritime."La contamination par une micro-algue, le dinophysis, est un phénomène saisonnier, souvent lié à une forte pluviométrie suivie d'un ensoleillement provoquant un réchauffement rapide de l'eau" explique le syndicat des mytiliculteurs de Charente-Maritime.
Ce phénomène favorise le développement d'algues non toxiques pour les coquillages, mais pouvant entraîner chez l'homme des troubles intestinaux.
- Benoît Durivaud, président des mytiliculteurs de la Charente-Maritime
Un phénomène naturel et saisonnier
Ce phénomène naturel, qui remonte au printemps du Sud vers le Nord, a conduit la semaine dernière à l'interdiction des coquillages du bassin d'Arcachon .Ce samedi matin, François Miau, mytiliculteur installé à Charron, ne cachait pas son inquiétude.Il dure en principe deux à trois, parfois jusqu'à cinq semaines.
- Benoît Durivaud, président des mytiliculteurs de la Charente-Maritime
Cette interdiction ne concerne ni les huîtres et ni les coquillages fouisseurs (coques, couteaux, palourdes) venant de ces zones.La saison était déjà mal engagée avec la mortalité. On ne savait pas si on allait pouvoir vendre car les restaurants sont fermés et maintenant il y a cette micro-algue. C'est une saison qui se présente mal.
- François Miau, mytiliculteur
Les moules en provenance de la partie vendéenne du pertuis breton située entre l'île de Ré et la côte vendéenne peuvent toujours être commercialisées.
Cette interdiction pourrait être levée en fonction des résultats des prochaines analyses qui seront effectuées en début de la semaine prochaine.
Reportage d'Éric Vallet, Marc Millet et Philippe Ritaine :