Des barrages flottants ont pu être mis en place pour la première fois lundi dans la zone du naufrage du Grande America, au large de La Rochelle. La Marine nationale surveille le site et les 3 nappes d'hydrocarbures. 6 navires remorqueurs et antipollution s'activent pour éviter une marée noire.
A partir de ce mardi, on commence vraiment à avoir des conditions météo qui permettent la mise à l'eau de matériel. Des chaluts avaient déjà été mis à l'eau, les barrages flottants c'est la première fois", a expliqué à l'AFP le porte-parole de la préfecture maritime Riaz Akhoune.
Des barrages flottants et de chaluts pour contenir la pollution
Plusieurs navires mènent les opérations de lutte antipollution dans la zone, dont l'Argonaute et le Sapeur affrétés par la Marine nationale, mais aussi le Partisan et le Ria de Vigo affrétés par l'Agence européenne de la sécurité maritime (EMSA) ou encore le remorqueur espagnol Alonso de Chaves. Un second remorqueur espagnol, le Maria de Maetzu, est attendu ce mardi dans la zone.
Un vol d'observations aériennes a été réalisé au cours de la journée de lundi par un avion de l'agence gouvernementale espagnole en charge de la sauvegarde maritime (Sasemar).
A la verticale de l'épave, qui a sombré le 12 mars par 4.600 mètres de fond après un violent incendie, "une irisation de surface parsemée d'amas de fioul lourd est visible", indique la préfecture maritime, ajoutant que la pollution initiale émise par le navire italien lors de son naufrage "dérive", sans toutefois spécifier la direction.
Cette pollution est "constituée d'amas de fioul lourd disséminés en surface"
Par ailleurs, "les autorités maritimes restent vigilantes quant aux éventuels rejets illicites d'hydrocarbures par des navires pollueurs opportunistes", souligne la préfecture maritime de Brest.
[#GrandeAmerica] Poursuite des opérations de lutte anti-pollution. L'amélioration des conditions météos a permis la mise en place de barrage flottant et de chalut. Plus d'informations: https://t.co/YFNi1P1Y33@SGMer @FdeRugy @MarineNationale @EMSA_LISBON @Min_Ecologie pic.twitter.com/QyNuZOXCFx
— Premar Atlantique (@premaratlant) 18 mars 2019
Des remorqueurs pour récupérer des containers à la dérive
Plusieurs containers sur les 365 chargés à bord du Grande America dérivent autour du site du naufrage. Ils créent un risque pour la navigation.
Certains ont déjà été remorqués jusqu'au port de commerce de La Rochelle. Mais beaucoup ont coulé. Enfin d'autres pourraient s'échouer sur la côte Atlantique dans les jours qui viennent.
Le remorqueur Union Lynx, affrété par l'armateur, la société Grimaldi, procède au "remorquage d'un container de matière non dangereuse vers le port de La Rochelle".
Il a aussi récupéré l'une des deux embarcations de survie du Grande America, localisée à la dérive à environ 55 km à l'ouest des côtes.
[#GrandeAmerica] Le navire Maxiplon (société Atlantique Scaphandre, affrété par l’armateur) procède à la récupération et au remorquage de l’une des deux embarcations de survie du #GrandeAmerica @SGMer @MarineNationale @EMSA_LISBON @Min_Ecologie @FdeRugy pic.twitter.com/mSehW9IQof
— Premar Atlantique (@premaratlant) 19 mars 2019
#La_Rochelle : le premier #containers du #GrandeAmerica a avoir été récupéré est remorqué vers le #port de commerce #charente_maritime https://t.co/zQFau5s2cS pic.twitter.com/1rgJLk0rdm
— France 3 Poitou-Charentes (@F3PoitouChtes) 19 mars 2019
Carte des containers du Grande America dérivants dans le golfe de Gascogne.
Le navire italien, parti de Hambourg pour Casablanca, a coulé à 333 km à l'ouest de La Rochelle avec à son bord 365 conteneurs, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses, plus de 2.000 véhicules, ainsi que 2.200 tonnes de fioul lourd dans ses soutes.
La nappe de fioul la plus proche du littoral est désormais à environ 220km des côtes de la nouvelle-Aquitaine.
Les 27 occupants du Grande America ont été secourus et ramenés à Brest, où une enquête pour pollution accidentelle a été ouverte.
L'ONG Robin des Bois demande que les navires de la compagnie Grimaldi Lines (l'armateur du Grande America) en escale ou attendus au Havre dans les prochains jours "fassent l'objet en urgence d'inspections détaillées".
Ces contrôles doivent notamment être réalisés "dans le domaine des dispositifs de lutte anti-incendie, de la répartition à bord des matières dangereuses embarquées et de la sécurité des centaines de véhicules usagés en instance d'embarquement", indique-t-elle lundi dans un communiqué.