Depuis le déconfinement, les chantiers nautiques tournent à plein régime. La reprise post-Covid est bien là, notamment pour les entreprises du nautisme en Charente-Maritime. Exemple à Saint-Pierre d'Oléron.
Sur le petit port de Boyardville à l'île d'Oléron, le chantier naval La Perrotine est ouvert 7 jours sur 7 pour faire face à la demande.
La première étape du déconfinement, le 11 mai, a coïncidé avec la reprise du droit à la navigation. On ne pouvait pas espérer meilleure option.
Pour Mathieu Berbain, il a donc fallu mettre les bouchées doubles pour satisfaire sa clientèle et elle est nombreuse.
"Entre les réparations, la préparation des bateaux que nous avons vendus cet hiver et les mises à l'eau de nos clients qui sont chez nous en port à sec, il a fallu rattraper deux mois en trois semaines, on ne peut plus prendre de nouveaux clients".
150 bateaux en port à sec, 300 autres sur le parc
"Tout le monde voulait naviguer à partir du 11 mai. Tous les plaisanciers voulaient retrouver la mer et une certaine forme de liberté. Et croyez-moi, quand tout le monde arrive en même temps, ça fait du boulot !"
Deux mois de pause et la demande revient au galop. De quoi satisfaire le responsable commercial de ce chantier naval, Thibault Barré.
Je ne m'attendais pas à une si forte reprise des achats de bateau dès le 11 mai.
Il vend deux bateaux par semaine depuis plus d'un mois. "On vend surtout des semi-rigides. Depuis quelques temps, la demande explose pour ce type de bateau pneumatique".
Une nouvelle façon de consommer la mer
"Les semi-rigides type zodiac correspondent à ce que veulent les plaisanciers en ce moment. Faciles d'entretien, moins gourmands en carburant, mise à l'eau plus rapide et plus pratiques sont les principaux arguments de ventes et d'achats".
Le boom des semi-rigides est une véritable industrie. Quatre-vingt-dix marques de pneumatiques occupent le marché français.
La concurrence a explosé ces dernières années et, à chaque début de saison, de nouvelles marques voient le jour.
"En France, cela redémarre bien. La seule difficulté, c'est de produire. Les délais sont assez longs et les capacités de production sont encore freinées par les mesures sanitaires et la pénurie de matières premières", ajoute Xavier Carron. "Nous avions quand même anticipé pendant le confinement pour être prêts à la sortie mais ce n'est pas facile. Aujourd'hui, on ne peut pas livrer de bateau avant le mois d'août et comme c'est un produit saisonnier..."
Des vacances en France
La clientèle, qui d'habitude part en vacances à l'étranger, va rester en France. "Ce qu'ils nous disent c'est ce qu'ils veulent profiter de la mer, pas question de rester sur la plage. Nos clients veulent se faire plaisir et souhaitent acheter nos bateaux ou en louer, c'est ce qui fait que la reprise est au rendez-vous".
Avant le confinement tous les voyants étaient au vert pour ce secteur d'activité et l'industrie nautique en général. La reprise est là mais la grande inconnue va porter sur les ventes des deux derniers trimestres de l'année.
Aujourd'hui la question des salons est primordiale. Vont-ils avoir lieu et dans quelles conditions sanitaires ?
Le Grand Pavois de La Rochelle est maintenu fin septembre. Ce sont sur les salons nautiques que les commandes se passent. 9224 bateaux neufs ont été vendus en 2019.
Avec un chiffre d'affaires global en hausse de 5%, l'industrie nautique avait repris des couleurs. Après deux mois d'arrêt, les signes d'une reprise en trombe sont au rendez-vous. L'été sera déterminant pour cette filière qui pèse lourd dans l'économie de la Charente-Maritime et de l'hexagone.