"On est dans une catastrophe sanitaire, il faut plus de médecins !" Les urgentistes de Royan lancent l'alerte

Les médecins urgentistes de l'hôpital de Royan dénoncent la fermeture de 12 lits cet été. Une mesure prise pour pallier le manque de soignants à cette période mais qui pourrait peser lourd sur les urgences. Les praticiens estiment qu’ils ne pourront plus soigner leurs patients en toute sécurité.

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"Totale inertie des politiques ! Injonctions permanentes de l’ARS !" C’est en ces termes que l’urgentiste royannais Sauveur Méglio, très en colère, débute son témoignage. Il s’exprime au nom des huit médecins du service et décrit une situation de crise.

Évidemment pour des raisons politiques politiciennes, je n’ai jamais vu un élu qui ait le courage de s’engager en disant : "l’hôpital va mal" et moi je voudrais qu’on simplifie, que [ma directrice] ne soit pas emmerdée deux fois par mois par le trésorier pour pouvoir justement recruter des médecins.

Sauveur Méglio

Urgentiste à l’hôpital de Royan, Représentant régional MUF Nouvelle-Aquitaine (Médecine Urgentiste de France)

 Aucun recrutement

Ce que vit Royan est le mal dont souffrent de nombreux hôpitaux en France : les difficultés de recrutement et une pression permanente mise sur les directeurs d’hôpitaux pour réaliser toujours plus d’économies. L’hôpital de Royan a annoncé il y a un mois la suppression de 12 lits, à un moment où la saison estivale débutait. Il y a eu 22 fermetures en trois ans.

Les urgentistes demandent l’application d’un décret d’avril 2023 : “Un directeur d’Agence Régionale de Santé peut déroger à des normes arrêtées par l’administration de l’Etat... Dérogation qui doit être justifiée par un motif d’intérêt général et l’existence de circonstances locales.” 

Et la sécurité des soins ?

En attendant, les huit urgentistes ont annoncé qu’ils se déchargeaient purement et simplement de leurs responsabilités médicales. Ils n’endosseront pas la responsabilité d’éventuels accidents.

Les conditions dans lesquelles nous travaillons, nous les subissons. Donc la responsabilité médicale, elle ne peut pas incomber qu'à l’urgentiste. Elle doit retomber aussi sur la tête des structures hospitalières, des ARS et des élus qui n’ont rien fait pour que nos conditions de travail s’améliorent, et ces conditions ne nous permettent pas la sécurité optimale des soins.

Sauveur Méglio

Urgentiste à l’hôpital de Royan, Représentant régional MUF Nouvelle-Aquitaine (Médecine Urgentiste de France)

Sollicité pour réagir à cette annonce, l’ARS n’a pas donné suite. De son côté, le Président du conseil de Surveillance de l’hôpital, mais aussi maire de Royan, Patrick Marengo ne souhaite pas réagir pour l’heure.

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