Ce lundi 3 juin 2024, vous risquez de trouver vos cliniques fermées. Tout le secteur de l'hospitalisation privée menace de stopper son activité pour dénoncer le manque de revalorisations des actes médicaux, par rapport à l'hôpital public. Un bras de fer pour réclamer 500 millions d'euros. La polyclinique de Limoges est évidemment concernée.
La menace plane depuis plusieurs semaines… À Limoges, Guéret ou Brive, les cliniques privées annoncent leur fermeture dans un mois.
À la polyclinique de Limoges, la direction confirme son intention de cesser l’activité du 3 au 5 juin : Il n'y aura plus d'interventions, confirme Cécile Blanc, directrice générale de la polyclinique de Limoges. La porte des urgences sera fermée. On ne peut pas demander à nos équipes, qu'elles soient médicales ou paramédicales, de travailler deux fois plus vite. Ils sont déjà avec un volume de patients à traiter qui est important, et donc on ne peut pas demander aux gens à continuer à être dans cette course au volume.
Motif de cette grève inédite : la revalorisation des tarifs par l’assurance maladie jugée insuffisante, seulement 0.3% alors que l’hôpital public bénéficie de plus de 4% d’augmentation. Les salariés du secteur privé s’estiment discriminés, comme l'explique Margot, infirmière à la clinique François Chénieux de Limoges : "C'est des grèves nécessaires pour qu'on ait des salaires égaux pour un travail égal. On a les mêmes fonctions, les mêmes diplômes. Les patients sont aussi bien soignés dans le privé que dans le public... On mérite la même chose."
"Si on ne fait rien, on risque de disparaître"
Une clinique sur deux serait en déficit ! À Limoges, les comptes sont tout juste à l’équilibre, contrairement à Guéret et Brive. Pour les médecins, la grève est un mal nécessaire, car faute de financement, le risque de restructuration est important.
On fait partie de l'offre de soins. Demain, si on ne fait rien, on risque de disparaître. Là, ce sera une confusion très très malheureuse ! On travaille, en volume, plus que le secteur public. Si demain, on s'effondre, le secteur public ne sera pas en capacité de soigner tous les patients comme aujourd'hui.
Dr Philippe Robert-KerbratPrésident de la commission médicale d'établissement
Malgré la grève, les patients hospitalisés seront soignés. En revanche, les urgences pourraient fermer leurs portes du 3 au 9 juin.