"Sans les heures supplémentaires, on ne fonctionnerait pas". L'hôpital de Royan ferme provisoirement des lits

Conséquence du manque de personnel, 12 lits sont fermés pour une période indéterminée à l'hôpital de Royan. À l'approche de l'été, la nouvelle n'est pas bonne pour le personnel hospitalier, qui s'apprête à accueillir l'affluence estivale en pays royannais.

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"Ça fait deux années consécutives qu'on ferme un service pour récupérer les agents et les dispatcher dans l'ensemble de l'hôpital" déplore le représentant syndical CGT Patrick Gaudin. À quelques semaines du début de la période estivale, l'hôpital de Royan réorganise ses activités et ferme les 12 lits d'un de ses trois services de médecine générale, pour une période indéterminée.

Assurer la continuité des soins

"Ce n'est jamais très plaisant, reconnaît la directrice de l'établissement, Laurence Couloudou. On a pris cette décision pour préserver l'éventail de nos spécialités. C'était soit on maintenait des capacités, mais on devait revoir la diversité des prises en charge, soit on fermait un peu de capacité, mais on offrait toujours le même type de soins et de prise en charge à la population."

"La direction n'avait pas d'autre solution que de fermer ce service pour pouvoir valider les congés annuels des agents, reconnaît aussi Patrick Gaudin. Mais c'est une rustine sur une jambe de bois."

La directrice de l'hôpital explique en effet faire face à une difficulté de recrutement, tant pour remplacer les arrêts de travail que pour pourvoir des postes pérennes : "Actuellement, nous avons entre cinq et sept postes infirmiers vacants sur l'ensemble de l'établissement, et une dizaine d'arrêts maladie chaque semaine. Et on reçoit très peu de candidatures en réponse aux annonces qui sont publiées" regrette-t-elle.

Les urgences exsangues

Chaque année, 25 000 patients fréquentent l’établissement. Les urgences représentent 80 % de cette patientèle. Une activité très soutenue pour un personnel en sous-effectif.

À l’issue de leur service de nuit, les infirmières sont épuisées : "On se demande comment on tient. Par amour du métier, je suppose" déclare l'une d'elles. "Les gens dorment dans le couloir à cause de ces fermetures de lits. Les soins ne sont pas faits comme ils devraient l'être. À un moment, c'est trop, je pense qu'on va craquer" lâche sa collègue.

"Sans les heures supplémentaires aujourd'hui, on ne fonctionnerait pas. La pénibilité et la fatigue se ressentent énormément. Et les gens qui tiennent le navire, et qui reviennent sur leur repos, un jour ou l’autre, ils fatiguent et ils tombent" constate le représentant CGT.

On est dans une spirale infernale où l'avenir nous paraît très très sombre.

Patrick Gaudin

représentant CGT à l'hôpital de Royan

En réunion avec la direction ce 3 mai, les syndicats ont obtenu un accord de principe pour la création d'un quatrième poste d'infirmière dans le service, mais ils savent bien que rien n'est fait. "La demande est légitime, confirme la directrice. Maintenant, on a deux problématiques, comment financer ce poste, et comment le pourvoir".

Inquiétude à l'approche de l'été

En période estivale, l'activité des urgences double. Avec la fréquentation touristique, la population royannaise est multipliée par deux, voire trois. La petite traumatologie, cœur de métier des urgences, suit la même courbe. Une période que l'ensemble des agents hospitaliers, déjà épuisés, redoutent.

L’an passé, l'hôpital de Royan avait retrouvé ses capacités dans le courant du mois de septembre.

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