À l'heure où l'addiction aux écrans fait débat, l'Atlantic Lan, un salon du jeu vidéo à La Rochelle, organisait une conférence sur ce sujet. Elle explique aux parents comment bien accompagner et encadrer les enfants sur les éventuelles surexpositions.
Allumer sa console ou lancer une partie sur une application de jeux sur notre smartphone, difficile d'y rester uniquement vingt minutes. Peu importe les âges, lorsque l'on est pris au jeu, il est parfois compliqué de s'arrêter.
"Quand je suis dedans, je ne me rends pas compte du temps qui passe"
Au salon du jeu vidéo Atlantic Lan de La Rochelle, certains joueurs l’admettent, ils passent trop de temps devant les écrans. C'est le cas de Faustin Rambault, jeune collégien de 14 ans, qui passe la plupart de son temps libre sur Fortnite : "Mes amis ne sortent pas trop, donc je passe pas mal de temps devant. Je passe beaucoup trop de temps dessus. Il m'arrive de passer au moins cinq heures sur le jeu. Quand je suis dedans, je ne me rends pas compte du temps qui passe. Je ne suis pas du tout vigilant à ce niveau-là."
Son beau-père, présent également à cet évènement, avoue passer pas mal de temps devant les écrans : "On essaye d'expliquer aux jeunes que ce n'est pas forcément bien, mais on ne fait pas souvent mieux. Devant les écrans, je passe au moins deux à trois heures par jour, c'est beaucoup. Je trouve que c'est difficile de se détacher des écrans, notamment le soir avant de dormir", avoue Jérôme Tanza.
On gère beaucoup le temps d'écran avec le contrôle parental. On reste vigilant, parce que sinon on sait très bien qu'ils passeraient autant, voire plus de temps que nous devant les écrans.
Élodie BenoitMère de famille
Cette surexposition inquiète certains parents, qui ont décidé de prendre les devants dès le plus jeune âge. Il est possible de mettre en place des contrôles parentaux : appliquer des restrictions d'âge pour bloquer certains jeux et applications ou limiter le temps devant les écrans. "Que les enfants soient chez papa ou chez maman, leur temps d'écran est de toute façon limité. Ils ont très peu le droit à la console durant la semaine, il peut avoir le droit à la télé quand les devoirs sont faits. On gère beaucoup le temps d'écran avec le contrôle parental. On reste vigilant, parce que sinon on sait très bien qu'ils passeraient autant, voire plus de temps que nous devant les écrans", estime Elodie Benoît, mère de deux enfants.
Accompagner les enfants et les ados avec les parents sur leur temps d'écran
Dans ce salon dédié au jeu-vidéo, on y trouve des stands en libre-service où les enfants et les parents peuvent se défier, des bornes d'arcades, mais aussi des installations autour de la réalité virtuelle ou l'orientation professionnelle dans le gaming. Le festival propose également une table-ronde sur les dangers de l'addiction aux écrans. "Il est recommandé d'éviter les jeux vidéos aux enfants de trois ans, tout comme l'exposition aux écrans", indique Romain Pelletier, président de l'association Master Clash, qui organise des évènements gaming. "Il faut penser à la santé oculaire des enfants : généralement, entre cinq et sept ans, le globe oculaire travaille et est en train de se développer. La lumière bleue est assez nocive pour les yeux et la rétine."
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Selon une étude de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique publié en octobre 2024, la moitié des parents (49 %) privilégient le contrôle du temps d'écran afin de réguler l'activité de leurs enfants. Adapter les écrans à l’âge de l'enfant, installer des minuteurs pour les réseaux sociaux sont de précieux conseils pour Virginie Boudey. Cette mère de famille avoue être venue avec son fils pour se donner "bonne conscience", mais surtout, pour mieux comprendre le phénomène de l’addiction. "Je n'ai pas tellement d'information sur ce que veut dire la dépendance aux écrans. C'est une source d'inquiétude parce que l'on ne sait pas comment et où cela commence. Personne n'est capable de donner un temps ou une manière de jouer."
Voir notre reportage réalisé à l'occasion du salon Atlantic Lan à La Rochelle.
L'addiction aux écrans peut être due "aux emplois du temps des parents, le rythme de vie, le fait que le jeu vidéo soit le bien culturel le plus populaire en France", selon Romain Pelletier. "Un enfant peut être en train de jouer à sa console parce qu'entre maman et papa, ce n'est pas facile à la maison, parce que le collège, ce n'est pas simple... C'est aussi une manière de se réfugier et d'être tranquille. Il ne faut pas diaboliser le jeu vidéo et dire automatiquement : 'tu es sur ta console, ce n'est pas bien'. Cela crée aussi du lien social. Tout est une question d'encadrement. Il faut éveiller la curiosité tout en ayant un usage sain."
Selon un baromètre Ipsos, publié en juin 2023, près d'un jeune sur deux entre 16 et 30 ans déclare passer plus de six heures par jour devant les écrans.