Des rencontres scientifiques dédiés aux conséquences du changement climatique sur les marais littoraux et les plaines côtières s'ouvrent aujourd'hui à La Rochelle. Des chercheurs français et étrangers vont échanger pendant trois jours.
Le réchauffement climatique va entraîner une élévation du niveau des mers. En Charente-Maritime, les plaines et les marais, avec au premier rang le Marais Poitevin, sont particulièrement vulnérables. Des travaux de protection ont été entrepris depuis la tempête Xynthia de 2010 mais ils devront être renforcés pour faire face à la hausse du niveau de l'eau et protéger les habitations et les territoires. Il faudra aussi que l'homme adapte son mode de vie, par exemple en acceptant de céder du terrain face à l'avancée de la mer.
Avant la fin de ce siècle, les scientifiques prévoient une véritable élévation du niveau de la mer et l'eau pourra s'étendre dans les terres loin du trait de côte.
Eric Chaumillon travaille sur les projections à partir des données observées après Xynthia. Près de 15 000 hectares du Marais Poitevin, l'antique Golfe des Pictons, avaient été inondés. Il a fallu reconstruire les digues détruites par l'eau, certaines étaient très anciennes. Face au réchauffement climatique, elles vont devoir être renforcées et améliorées."Si on considère l'horizon 2100 avec l'élévation du niveau des mers au minimum de 50 centimètres et pour les prévisions les plus pessimistes d'un mètre voire plus, vous comprenez bien que le Marais Poitevin va être encore plus dur à défendre" explique Eric Chaumillon, professeur à l'Université de La Rochelle et chercheur au CNRS.
Le colloque "Adaptation des marais littoraux au changement climatique", organisé pendant trois jours à La Rochelle, veut aller au-delà d'un état des lieux des zones vulnérables et aborder la question des solutions et des adaptations nécessaires pour l'homme.
Plus d'informations avec le reportage d'Anne-Marie Baillargé, Francis Tabuteau et Bénédicte Biraud :