Au lycée Valin de La Rochelle, 14 élèves ont été sanctionnés par un zéro à l'épreuve de contrôle continu du bac après le blocage de l'établissement le 20 janvier dernier. Les parents de ces lycéens ont décidé de contester cette sanction qui leur semble injuste et envisagent de porter plainte.
Les faits remontent au 20 janvier dernier. Un blocus avait été mis en place devant les grilles du lycée Valin à La Rochelle alors que devaient se dérouler les premières épreuves de contrôle continu (E3C) contestées par de nombreux élèves et professeurs en France. Une partie des épreuves avaient été repoussées alors que la direction avait aidé d'autres élèves à franchir les barrières dans une ambiance tendue.
"J'ai manifesté mais je n'ai pas bloqué"
Parmi les élèves sanctionnés, beaucoup affirment qu'ils n'ont pas participer au blocus. Arrivés après le début du blocage, ils n'avaient pas pu entrer et étaient restés pour manifester leur opposition à la nouvelle formule du Bac mais sans bloquer. C'est ce que nous explique Louis qui a reçu ce matin, un courrier du proviseur lui notifiant la sanction.Louis nous dit ressentir aujourd'hui un véritable sentiment d'injustice.Le blocus était fait. Je ne voulais pas prendre le risque d'escalader la barrière. J'ai manifesté mais je n'ai pas bloqué.
Un sentiment d'injustice et d'incompréhension d'autant plus fort pour cet adolescent de 14 ans que son frère jumeau était à ses côtés ce matin là et que lui a été accepté au rattrapage.On ne comprend pas comment le proviseur a fait cette sélection. On ne bloque pas le lycée à 14. On était 130 dehors. Soit il faut sanctionner toutes les personnes qui étaient dehors, soit il faut sanctionner personne.
Incompréhension chez les parents d'élèves
Les parents d'élèves eux aussi expriment leur incompréhension et leur sentiment d'injustice. Ils demandent au proviseur de retirer le zéro et de permettre aux élèves concernés de passer les épreuves de rattrapage.La mère d'un lycéen de 1ère sanctionné raconte avoir demandé à être reçue par le proviseur pour avoir une explication.
J'ai été reçue par le proviseur. Je lui ai demandé sur quoi il se basait et il m'a dit que mon fils avait été identifié par des surveillants. Donc j'ai demandé une confrontation entre mon fils et ces personnes mais il m'a dit que ça ne se passait pas comme ça et qu'il ne ferait pas de confrontation. Ce sont 14 accusations sans preuves et sans avoir le droit à la défense, les enfants vivent ça comme une grande injustice et les parents aussi.
La justice sera saisie si rien n'est fait
Les parents sont en colère et inquiets pour le bac de leurs enfants. Ils ont décidé de se mobiliser en se regroupant et affirment qu'ils saisiront la justice si le proviseur ne revient pas sur ses positions.La FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves) apporte son soutien aux parents d'élèves du lycée Valin et pose la question du droit d'expression et du droit à manifester des élèves ainsi que de la légalité des moyens utilisés pour identifier certains élèves qui auraient été repérés à travers les images diffusées sur les réseaux sociaux. La FCPE demande une égalité de traitement pour tous les élèves au niveau national car dans de nombreux lycées, les épreuves ont été reportées.Après avoir eu un rendez-vous avec le provisieur. on va faire un recours gracieux en espérant qu'il revienne sur sa décision et si ça ne fonctionne pas ce sera le tribunal administratif.
Sandrine Boucart, maman de Louis
Reportage de Valérie Prétot, Marc Millet, Jean-François Morin et Nadine Pagnoux-Tourret :