Indisciplinés, les joueurs du Stade Rochelais auraient pu se faire suprendre par des parisiens motivés. Ils s'imposent finalement 16 à 11 dans leur forteresse de Marcel Deflandre.
Fluctuat et souvent mergitur. Cette saison, la nef parisienne a bien du mal à rester à flot quand elle navigue loin de la Seine. Alors au moment de mettre le cap vers La Rochelle, le Stade Français avait sûrement encore en mémoire les quarante points ramenés en soute de leur dernière escapade bordelaise ou les lourdes défaites à Toulouse, Montpellier et Toulon. Et quand le jeune Berjon, formé à Puilboreau, trouve une première faille à la sixième minute du match grâce à une erreur de défense du talonneur Latu, on se dit que l’après-midi va être une fois de plus houleux pour l'équipage de Gonzalo Quesada.
Et pourtant, la caravelle rochelaise ne va pas naviguer en mer si peinard que ça. La première mi-temps va se dérouler sur un faux rythme. Manque de soutien, manque de justesse, précipitation : les maritimes balbutient leur rugby, eux qui avaient montré tant de maîtrise à Mayol face à Toulon. Les fautes de main se multiplient de part et d'autre. Plisson rajoute trois points et fait un mini break au quart d'heure de jeu, 10-0.
Alors que la sirène a retentit dans l’enceinte vide de Deflandre, Hall concède une mêlée à 5 mètres mais, après plusieurs temps de jeu, les locaux finiront par gâcher aussi cette minution. A la pause, le score n’est que de 10 à 0. Pas encore mergitur, le bateau rose.
On avait à cœur de se retrouver en tant qu’équipe parce que ça fait trois déplacements où on fait des non matches. On a retrouvé un état d’esprit dans le combat et la solidarité qu’on avait déjà en début de saison. On voulait venir ici avec des intentions et aujourd’hui on s’est rassuré sur quelques points.
La caravelle rochelaise continue sur son rythme de croisière
Au retour des vestiaires, on se dit que la caravelle maritime va profiter du vent favorable et, d'emblée, l'offensive est lancée. Malheureusement entre Boch et Priso sur l'aile gauche surgit Telusa Veainu. Une interception imparable qui finira en terre promise alors que les parisiens évoluent à 14 contre 15 suite au carton jaune de Matera en fin de première mi-temps.
Après trois tentatives infructueuses, Sanchez, le buteur parisien, trouve enfin les perches et réduit le score à 13 à 8. A l'heure de jeu, les rochelais tentent d'accélérer à l'image d'un insaisissable Rétière mais tout cela manque de fluidité et de précision. On s'en remet donc au pied de Plisson qui engrange les pénalités.
C’est une grosse équipe qui, de mémoire, nous réussit rarement à domicile. Ça n’a pas dérogé à la règle. Match compliqué mais le principal, c’est d’avoir pris les quatre points. On est très satisfait de ça. Après il y a des choses à revoir, c’est sûr. Il y a des décisions un peu compliquées. On aurait pu se rendre la tâche plus facile.
A défaut d'un grand match, on retiendra surtout le retour gagnant du géant Skelton qui grattera de précieux ballons en cadenassant l'attaque parisienne. Il reste deux minutes à jouer et, las de ce cogner à ce mur jaune et noir, les parisiens décident de se contenter de leur mérité bonus défensif. Score final, 16 à 11. La nef rose n'a pas sombré mais a encore perdu la bataille. Loin d'être flamboyante, la caravelle rochelaise, elle, continue sur son rythme de croisière et prend, virtuellement, la tête du championnat.