La nouvelle organisation du temps de travail a troublé la belle harmonie qui régnait dans le bassin de la piscine de Saintes, en Charente-Maritime. Huit maîtres-nageurs réclament une prime équivalente à leurs collègues de l'accueil ou de l'entretien pour leurs dimanches travaillés.
Depuis six mois, la colère monte chez certains employés de la piscine de Saintes (17). En cause : une différence de prime pour les dimanches travaillés entre les huit maîtres-nageurs de l'établissement et leurs collègues de l'accueil ou de l'entretien.
Pour se faire entendre, les huit employés ont enchaîné les mouvements de grève : quelques heures d'abord, puis des soirées. Ce mercredi 30 mai, ils étaient en grève toute la journée.Si on travaille le dimanche, c'est normal d'être payé un peu plus puisque dans les autres métiers, c'est le cas donc je ne vois pas pourquoi ce serait différent pour eux, déclare une habitante.
Fouad Ben Saad exerce ici depuis trois ans. Son métier de maître-nageur, il l'a choisi mais aujourd'hui, il dénonce un manque de considération :
Nous sommes vraiment en colère par rapport au fait qu'on nous demande toujours plus sans nous valoriser. Lors des réunions professionnelles, on nous a toujours dit qu'on était de bons employés qui s'investissaient bien dans leur métier mais derrière, on nous propose une réforme qui nous enlève les valorisations des dimanches travaillés qu'on avait auparavant.
Les grévistes réclament 47€ de prime pour chacun de leurs 14 dimanche travaillés. Mais l'agglomération de Saintes ne l'entend pas de cette oreille. Selon elle, les maîtres-nageurs ont déjà beaucoup obtenu : huit jours de sujétion et un temps de travail réduit à 1540h au lieu de 1607h par an.
Le conflit semble pour l'heure dans l'impasse. De leur côté, les syndicats réfléchissent déjà à un mouvement reconductible de semaine en semaine et même pendant les vacances. Ces mouvements sociaux ont des conséquences sonnantes sur les abonnements : -25% depuis le début des grèves. Ce dimanche 3 juin, la piscine devrait rester fermée.Nous n'irons pas plus loin et notre position est ferme. Il faut quand même savoir que 98% de la communauté d'agglomération ont accepté ce nouveau temps de travail lorsqu'il leur a été proposé, affirme Geneviève Thouard, vice-présidente déléguée aux relations humaines à la communauté d'agglomération de Saintes.