Il y a quelques jours, sept personnes qui occupaient illégalement un logement à La Rochelle ont été expulsées. C'est arrivé en pleine trêve hivernale, mais la procédure est devenue légale depuis 2023. Les associations d’aide aux SDF se mobilisent toutefois et réclament un relogement immédiat.
Expulser sept personnes en pleine trêve hivernale, la mesure peut sembler illégale. Pourtant, depuis le passage de la loi dite anti-squat l’été dernier, la procédure est autorisée.
Ils vont détruire tous ces trucs-là. C’est là où je n’arrive pas trop à comprendre pourquoi on nous casse les couilles à nous virer comme ça.
Guillaume BleuxSDF expulsé
Guillaume Bleux fait partir de ces occupants illégaux. Il s’est fait expulser il y a une dizaine de jours, comme six autres personnes. Il est dépité et en colère : « Ce sont des endroits qui sont vides et qui peuvent être encore un peu vivables, le temps de trouver des solutions. Ce n’est pas un propriétaire, ils vont détruire tous ces trucs-là. C’est là où je n’arrive pas trop à comprendre pourquoi on nous casse les couilles à nous virer comme ça. »
Une décision légale, mais cependant choquante pour cet ancien SDF, Jean-Baptiste, le porte-parole du collectif Une maison pour Tous, qui soutient les squatteurs expulsés : « Il y a un laps de temps entre le relogement des locataires qui étaient sur place et le temps que ce soit démoli. Pendant ce laps de temps, on aurait loué ces logements en bail glissant temporairement. »
Ce qui nous choque dans cette expulsion, c’est d’abord qu’elle a été effectuée par un bailleur social sur des pavillons qui vont sûrement rester vacants pendant plusieurs mois.
Jean-Baptiste EyraudPorte-parole association Droit au Logement
Même réaction du côté de l’association Droit au Logement qui a adressé une lettre à l’Office Public de l’Habitat, le propriétaire du squat. Voilà ce que nous confie Jean-Baptiste Eyraud, son porte-parole : « Ce qui nous choque dans cette expulsion, c’est d’abord qu’elle a été effectuée par un bailleur social sur des pavillons qui vont sûrement rester vacants pendant plusieurs mois et c’était le lendemain des 70 ans de l’appel de l’Abbé Pierre qui rappelons-le, avait entraîné la loi sur la trêve hivernale des expulsions. Ils ont été expulsés ces sans-abri en plein hiver. »
Quant à l’Office Public de l’Habitat, il justifie cette expulsion pour des raisons de sécurité par la voix de Frédéric Leclerc, son directeur général :
Pour l’Office, il n’était pas concevable de laisser des occupations illégales de logements qui mettent en danger les occupants et qui occasionnent aussi des troubles du voisinage.
Frédéric LeclercDirecteur général de l’Office Public de l’Habitat de l’agglomération de La Rochelle
Les associations vont poursuivre leur mobilisation pour le relogement de ces sept sans-abri. Actuellement, il y a sur l’agglomération rochelaise près de 10 000 demandeurs de logements sociaux pour 172 000 habitants.