Témoignage. "J’ai une phobie scolaire, et j’étais un peu le reclus de la classe". Comment trouver une solution pour les décrocheurs ?

Publié le Écrit par Toky Nirhy-Lanto et Pascal Foucaud
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Il s'agit des élèves quittant l'école sans diplôme, ni projet défini. Ces situations augmentent, depuis le début de la pandémie de Covid. Les familles se retrouvent parfois démunies, mais des situations existent.

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Depuis 2020 et le début de la crise sanitaire, de nombreux jeunes ne se sentent plus en phase avec l'école. Au point de la quitter brutalement, et sans idée pour leur avenir : ce que l'on appelle le décrochage scolaire. C'est le cas pour Lorenzho, 15 ans, à Lussant (Charente-Maritime).

Il estime ne pas être fait pour l'école, et veut trouver une autre voie faite pour lui. Une quête longue et parfois difficile, mais il ne se décourage pas.

Un décrochage progressif

L’école rime avec traumatisme pour Lorenzho. L'élève de 15 ans a décidé que le lycée, c’est terminé pour lui. "On va dire que j’ai une phobie scolaire. J’avais tout le temps des mauvaises notes. C’est assez compliqué avec les autres. J’étais un peu le reclus de la classe. On a réussi à me faire comprendre que je n’étais pas du tout fait pour l’école. Les professeurs m'ont fait remarquer que je n’étais pas fait pour ça. Et puis, je suis plus manuel", relate-t-il.

D’après sa maman, il avait des difficultés à s’adapter au rythme scolaire : "Aujourd’hui, niveau scolaire, on a abandonné, et je ne vais pas le forcer. Cela ne sert à rien qu’il perde du temps à gêner une classe, car il y en a un dans la classe qui a du mal à suivre ou qui ne s’intéresse pas aux cours. Même s’il n’était pas perturbateur du tout, lui n’en pouvait plus."

Elle se montre compréhensive vis-à-vis des difficultés qu’a rencontré Lorenzho. En attendant de trouver sa voie, le jeune homme s’adonne à sa passion. Il pêche non loin de Tonnay-Boutonne (Charente-Maritime). S’il a quitté pour le moment l’école, il trouve des bienfaits à pratiquer son activité préférée : "Je vais pêcher du poisson, et puis on verra bien si ça mord. La pêche me permet de dépasser mes limites et d’aller plus loin."

Une activité que sa mère le laisse faire, provisoirement. "Je le laisse pratiquer sa passion, pour ne pas rester sans activité. Il ne reste pas inactif et est occupé une bonne partie de ses journées. Même s’il ne va pas à l’école, il a quand même un rythme de lever et de coucher. Il se lève tôt et se couche de bonne heure", constate Aurélie Lebreton.

Aurélie se montre toutefois très vigilante, mais elle a confiance en Lorenzho pour rebondir. "Il faudrait maintenant qu’il trouve un travail. Même si ce n’est pas comme un salarié aux 35 heures, qu’il trouve quand même quelque chose qui lui apprenne plus tard un métier. Mais pas de l’apprentissage, car c’est trop scolaire", complète-t-elle.

La dure recherche d'une autre voie

Lorenzho a des attentes précises : "Faire de la pêche son métier, c’est très compliqué. Le problème, c’est qu’il s’agit d’un domaine assez compliqué et qui n’est pas très reconnu, mais je compte trouver un travail en rapport avec ma passion. J’ai commencé mes recherches." Il se destine plutôt à "Tout ce qui est dans le domaine mécanique et l’aquaculture."

C’est pourquoi il s’est rendu au forum Cap sur ton avenir, avec sa mère. Lorenzho se documente sur les métiers qui pourraient l’intéresser. "Lui voudrait travailler, mais le problème pour de nombreux jeunes aujourd’hui, c’est qu’il faut attendre 16 ans pour qu’il puisse commencer", se désole sa maman.

Comme Lorenzho, beaucoup d’autres jeunes sont dans cette situation. C’est ce que relève l’organisateur du forum. "On constate qu’il y a de plus en plus de jeunes de 16 ans ou moins, qui se posent des questions, ont arrêté l’école, qui regrettent ou qui sont en cours de décrochage. L’idée de ces forums est aussi de les aider à regagner soit l’école, soit trouver une formation en alternance ou un autre type de formation qui va leur convenir", indique Yann Godefroy, coordinateur régional d’information de proximité Rochefort Océan.

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Un élève sur huit est en décrochage scolaire aujourd’hui en France, d’après les derniers chiffres de l’Éducation nationale.

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