C'est la première formation individualisée qui ouvre ses portes en Creuse : une école de la deuxième chance où les jeunes en décrochage scolaire et peu qualifiés peuvent suivre des cours de remise à niveau et des ateliers innovants. Objectif : reprendre confiance et à trouver une formation ou un emploi.
En décrochage scolaire, Thibault a quitté l'école à seize ans. Aujourd'hui, à vingt-deux ans, il souhaite créer son entreprise de textile. "Ça va faire deux ans que je suis à la recherche de travail et que je n'en trouve pas selon mes compétences. Vu que je n'ai pas de diplômes, c'est compliqué", nous confie le jeune homme. "Être dans cette école pourrait m'aider, car je pourrais rencontrer d'autres personnes qui ont déjà fait ça et potentiellement me mettre en relation avec des fournisseurs de vêtements, de chaussures..."
Ce lundi 4 mars 2024, c'était la rentrée pour douze étudiants à La Souterraine (Creuse), qui ont rejoint l'école de la deuxième chance (E2C), la première en Creuse. Cette formation est destinée à des jeunes sortis du cursus scolaire sans qualification.
40% du temps de formation en entreprise
Des projets, ces jeunes en ont plein la tête, de la restauration à la petite enfance, en passant par l'aide à la personne... Et la vente, comme Cécilia, vingt ans, qui souhaite travailler dans le secteur des cosmétiques : "J'ai commencé par un CAP cuisine, j'étais un peu perdue, je ne savais pas trop quoi faire. Mon conseiller mission locale m'a beaucoup aidée : j'ai fait des stages en vente, écoles... J'espère pouvoir finir mes projets", sourit-elle.
C'est dans les locaux de la MEF (Maison de l'emploi et de la formation) que les salles de classe ont été aménagées. Ces jeunes passeront 40% de leur formation en entreprise. "Le temps de formation varie d'un jeune à l'autre, c'est un parcours personnalisé suivant chaque profil et selon chaque besoin", explique Nathalie Féron, responsable pédagogique.
Il faut les remettre en confiance sur ce qu'ils sont capables de faire, car ils ont tous du potentiel, souvent caché.
Valérie BedezConseillère en insertion professionnelle
Les cours de remise à niveau seront ponctués par des ateliers comme le rap, la cuisine ou le jardinage, comme au sein du tiers lieu La maison d'à côté : "C'est trouver des supports qui soient à la fois concrets, pratiques, ludiques, quelque chose qui leur parle, où il y a un résultat immédiat et où ils voient très rapidement la concrétisation de leur travail", expose Valérie Bedez, conseillère en insertion professionnelle. "Il faut les remettre en confiance sur ce qu'ils sont capables de faire, car ils ont tous du potentiel, souvent caché. Cela passe aussi par le travail en équipe."
L'école de la deuxième chance est ouverte aux jeunes de seize à vingt-cinq ans, et même jusqu'à trente ans pour les personnes bénéficiaires du RSA. En tant que stagiaires, ils sont rémunérés à partir de 310 euros pour les seize à dix-huit ans, et à partir de 500 euros pour les dix-huit à vingt-cinq ans.
En France, 129 000 jeunes seraient passés par l'une de ces 146 écoles, réparties sur 64 départements.
Reportage diffusé ce lundi 4 mars 2024 sur notre édition ICI 19/20 de France 3 Limousin :