"Nos enfants ne sont pas des moutons, il faut arrêter de les compter !" Manifestation originale pour demander le maintien d'une classe

Les parents d'élèves de l'école Paul Cézanne à Ambazac, rejoints par le collectif des parents d'élèves de la Haute-Vienne ainsi que les élus, ont manifesté devant l'école, ce lundi matin, pour s'opposer à la carte scolaire. Ils demandent notamment le maintien de cette classe pour l'affecter à une unité ULIS, une classe d'inclusion scolaire pour les enfants en situation de handicap.

Des moutons dans la cour de l’école Paul Cézanne à Ambazac, la scène est rare pour être soulignée, notamment pour le message qui est sur les banderoles et il a le don d’être clair : « Nos enfants ne sont pas des moutons, il faut arrêter de les compter !».

C’est la rentrée, après les vacances scolaires de février. Et les parents d’élèves sont remontés contre la décision de l’inspection académique de supprimer une classe dans cette école.  Même s’ils n’en font pas le deuil, les parents semblent accuser le coup, mais à l’occasion de la tenue du CDEN (conseil départemental de l’Éducation nationale) ce lundi 4 mars, ils veulent maintenir la pression.

 

« Le 4 mars, c'est la rentrée, avec le CDEN qui a lieu cette après-midi, nous sommes là pour montrer qu’on est toujours mobilisés, et toujours mécontents de cette carte scolaire, est injuste, particulièrement en Haute-Vienne », insiste Mathilde, membre du collectif de la Haute-Vienne. « On a décidé de faire cette action dans la cour de l’école Paul Cézanne qui est concernée par une fermeture de classe à la rentrée. Le collectif des parents d’élèves de la Haute-Vienne, qui a été créé il y a deux ans, a comme slogan « Nos enfants ne sont pas des moutons ! Arrêtons de les compter ». Raison pour laquelle, symboliquement, « on a fait rentrer des moutons dans la cour de récréation », ironise-t-elle à peine.

 

Soutiens politiques et syndicaux

Cette école primaire perd une classe et un enseignant à la prochaine rentrée. S'ils prennent acte de la baisse démographique, ils réclament à la place une unité ULIS pour accueillir des élèves en situation de handicap. « Les élèves en situation de handicap, il y en a beaucoup, et beaucoup ne sont pas pris en charge, comme ils devraient l’être, notamment dans le cadre de ces unités locales d’inclusion scolaire. À Ambazac, il n’y a rien, et cette demande est tout à fait légitime. Maintenant, c’est une demande qui doit être portée au niveau des services administratifs, de façon qu’elle puisse être défendue au niveau de la carte scolaire. Il y a des besoins, mais il manque de moyens », regrette Fabrice Prémaud, cosecrétaire syndicat SNUIPP-FSU.

Massée devant l’école, une petite cinquantaine de personnes, essentiellement des habitants d’Ambazac, des parents d’élèves, des représentants des parents d’élèves, l’association des parents d’élèves, les DDEN, le collectif des parents d’élèves du 87, et également les élus, à travers la présence de madame le maire et l’assistant parlementaire du député LFI, Damien Maudet de la Haute-Vienne.

Dispositif Ulis

« Nous nous opposons sur la fermeture de classe », insiste Peggy Bariat, madame la maire venue en soutien. « Nous constatons bien la baisse démographique. On ne la remet pas en cause, maintenant, on ne veut pas que cette baisse démographique soit un prétexte pour compter nos enfants comme des moutons. On voudrait que ce soit une opportunité pour permettre à nos enfants d’avoir une scolarité de qualité. Il faudrait profiter d’avoir une classe disponible pour ouvrir une classe Ulis sur Ambazac. Cela nous permettra d’avoir un dispositif qui accueille les enfants avec des notifications MDPH, c’est-à-dire des enfants reconnus avec un handicap, et qu’il y ait un dispositif qui puisse les accueillir et leur donner toutes les chances de réussite », réitère la première magistrate.

 

 

« Le dispositif Ulis peut accueillir au maximum douze élèves. Les classes les plus proches se situent à Rilhac-Rancon et à Bessines. Elles sont complètes, donc on sait que les enfants qui ont besoin de ce dispositif ne trouveront pas de places ailleurs », complète Mathilde Leconte.  

Trois enfants de la commune sont ainsi obligés de parcourir chaque jour plus de 15 km, une dizaine de familles ont refusé cette contrainte pour leur enfant qu'ils estiment trop petit pour de longues distances. 

Aujourd’hui, « ces enfants qui ne sont pas affectés à cette classe, mais sont dans les classes ordinaires. Et quand le temps scolaire devient trop long, que les apprentissages deviennent trop durs pour eux, ils peuvent être accueillis dans ce dispositif, temporairement, et quand ça va mieux, ils reviennent dans leur classe », détaille le maire.

 

Dans le détail, Peggy Bariat ajoute qu’« il y a bien une fermeture de classe, par contre, il y a une ouverture dans le dispositif Ulis. L’école Paul Cézanne qui est actuellement à six classes, serait l’année prochaine à cinq classes, mais avec un local, réservé pour les enfants en situation de handicap qui pourraient être accueillis sur différents temps de la journée, avec le maintien d’un poste. C’est-à-dire qu’il y a six postes à l’école d’Ambazac, et nous nous battons qu’il y ait bien le maintien des six postes à la rentrée prochaine. Des enfants d’Ambazac, mais aussi des communes environnantes, seront concernés par ce dispositif ».  

 Les parents d’élèves restent mobilisés en attendant de savoir la décision qui sortira du CDEN (conseil départemental de l’Éducation nationale en charge de la carte scolaire) qui se tient ce 4 mars.

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