L’équipe Stade Rochelais Charente-Maritime n’imaginait sûrement pas cette première édition du Tour de France femmes depuis 1989 de la sorte. Entre chutes, blessures et maladies, seules deux des six coureuses de l’équipe sont encore en course.

Le Tour de France des femmes vient de terminer sa 5e étape entre Bar-le-Duc et Saint-Dié-des-Vosges. Et parmi les 144 coureuses, deux mondes s’opposent. Les puissantes équipes, telles Trek-Segafredo, SD Worx ou encore FDJ-Suez et ses 3 millions d’euros de budget. Un fossé comparé aux 380 000 euros dont dispose la flotte du Stade Rochelais. Ses 150 000 euros de dotation, sous forme de matériel mis à disposition par exemple, ne réduisent pas vraiment l’interminable écart de moyens. Loin des espoirs de maillot jaune ou de victoire d’étape, encore plus loin des podiums, certaines coureuses vivent un véritable enfer.

Des chutes à répétition

Dès la 2e étape, les Maritimes ont perdu gros dans les nombreuses chutes survenues lundi 25 juillet. Natalie Grinczer, la coureuse britannique des Jaunes et Noirs fut la première victime. Elle a tout de même mis 105 kilomètres après sa chute à renoncer. "J'étais suivie par la voiture balai, décrit-elle. Ils me répétaient "monte dans le bus, s'il te plaît, il n'y aucune chance que tu sois dans les délais."

"Je ne suis pas allée à l'hôpital parce que je me suis entraînée si longtemps pour ça, raconte Natalie Grinczer. Je ne voulais pas savoir si c'était cassé. Je voulais juste continuer mais je n'ai pas pu. J'étais incapable de me mettre en danseuse." Après des examens : rien de cassé. Mais la plus grande douleur est psychologique pour celle qui reste auprès de ses coéquipières : "Mentalement, je préfère rester autour de la course parce que si je me retrouve chez moi toute seule, ce sera vraiment trop triste."

Le même jour, à 3 kilomètres de l’arrivée, Maéva Squiban a chuté lourdement. Pleine d’abnégation, elle a quand même voulu terminer la course pour finalement s’écrouler juste après la ligne d’arrivée, hurlant de douleur.

Incapable de marcher le soir même, ses examens à l’hôpital n’ont pas révélé de fracture. Le lendemain, après 10 kilomètres de course, la coureuse a été contrainte d’abandonner. "Nous nous étions faits une raison pour Maéva", témoigne l’ex-championne de France du contre-la-montre et leader de l’équipe Séverine Eraud, mais également seule coureuse de l’équipe à ne pas avoir de contrat à temps partiel.

Si nous tentons une échappée et que nous les perdons, nous finissons à zéro.

Jean-Christophe Barbotin, manager général du Stade Rochelais Charente-Maritime.

Mais la malchance des Maritimes ne s’arrête pas là. Le lendemain, lors de la 3e étape, deux coureuses sont arrivées hors délai. Noémie Abgrall, malade, a fait de son mieux mais est arrivée 31 secondes trop tard. Restée à ses côtés pour l’aider, sa coéquipière sud-africaine Frances Janse van Rensburg s’est fait, elle, éliminée… pour 6 secondes.

Avec toutes ces pertes, le bilan est lourd pour le Stade Rochelais. Seules deux coureuses restent en course : Séverine Eraud et India Grangier. De quoi revoir les ambitions de l’équipe fortement à la baisse. "Au départ, quatre coureuses auraient pu tenter les échappées pour montrer le maillot", souligne le manager général, Jean-Christophe Barbotin. Il n'en est plus question. Il s'agit désormais de boucler cette première Grande Boucle féminine.

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