À La Rochelle, ce samedi 23 septembre 2023, aucun bus ne circule. Tôt le matin, le dépôt de bus de la RTCR a été totalement bloqué. Les grévistes dénoncent l'ouverture au privé de leur entreprise en 2025 et un manque de considération par les élus du Conseil communautaire.
À l'exception des navettes pour le Grand Pavois, aucun bus Yélo exploité par la RTCR (Régie des transports collectifs rochelais) ne circule ce samedi 23 septembre 2023. Depuis tôt ce matin, le dépôt est complètement bloqué par des salariés. En cause, le changement de statut de l'entreprise en 2025 ainsi que les négociations annuelles obligatoires qui restent bloquées pour le moment.
Une ouverture au privé qui inquiète
"Aujourd'hui, ce qu'on dénonce, c'est le choix des élus qui ont voté au conseil communautaire, le 6 juillet, de passer en Semop (Société d'économie mixte à opération unique), sans informer qui que ce soit", pointe Frédéric Rousseau, délégué CGT à la RTCR. Ce passage en cogestion entre la RTCR et l'opérateur privé Transdev doit être effectué en 2025 afin d'élargir l'offre de transports en commun de la communauté d'agglomération de La Rochelle.
Un passage à 49 % au privé qui fait craindre le pire à la CGT et à la CFDT, déjà mobilisés devant le Conseil communautaire le 6 juillet dernier et à l'œuvre pour le blocage du dépôt de transport de ce samedi. "Personne n'est capable de nous expliquer les conséquences de ce changement pour nous, soulève le délégué CFDT, Franck Rinchet-Girollet. Aujourd'hui, sur une journée touristique et avec le Grand Pavois, on veut montrer aux élus qu'on est bien présents et qu'on souhaite avoir des explications."
Les salariés craignent notamment la dégradation de leurs conditions de travail et peut-être, à terme, "un passage total au privé", selon Frédéric Rousseau. "On sait que l'ambition des élus est de faire des économies pour développer les transports, mais ça ne doit pas se faire sur le dos des salariés", insiste Franck Rinchet-Girollet.
Au-delà de ces craintes, laissées pour l'heure sans réponse, les grévistes réclament plus de considération. "On a rencontré Bertrand Ayral, le vice-président de la communauté d'agglomération en charge des transports seulement mercredi dernier, alors qu'on ne l'avait pas vu depuis le début de l'année 2023", s'exclame Franck Rinchet-Girollet de la CFDT.
Outre le changement de statut de l'heure entreprise, les syndicats dénoncent des négociations annuelles obligatoires sur les salaires bloquées. "On nous propose 2 % d'augmentation et une prime, et nous, on demande 3 %", résume Franck Rinchet-Girollet, tout en rappelant que c'est moins que l'inflation.
Les transports rochelais devraient retrouver un service à la normale dès dimanche, la grève n'étant pas reconduite. "C'était un premier petit coup d'alerte sur les élus en leur faisant voir que les salariés de la RTCR sont mobilisés, ils sont attachés à leur régie et ne veulent pas de privé", soutien Frédéric Rousseau. Ils ne s'interdisent pas de recourir de nouveau au blocage s'ils ne sont pas entendus.