Djamilla Gobin et son fils Léon, âgé de 8 ans, ont été invités par la mairie de Paris, le 15 avril, pour présenter leur œuvre. Un tableau représentant les anneaux olympiques, réalisés à partir de bouchons en plastique. Le but : "montrer à Léon que tout est possible."
À cœur vaillant, rien d'impossible. Ce lundi 15 avril, Djamilla Gobin et son fils Léon ont quitté leur domicile, à la Tremblade (Charente-Maritime), pour se rendre à Paris. Ils ont été reçus à l'hôtel de ville de la capitale pour présenter leur projet. Un tableau figurant les anneaux olympiques en bouchons de plastique.
"C'est vraiment super, nous sommes tellement contents !", sourit la mère de famille. Le petit garçon, âgé de 8 ans, a réalisé cette œuvre en classe de CE1, il y a un an, à l'occasion des Cent jours de l'école. L'initiative, lancée par son enseignante, mettait les enfants au défi de créer une collection de cent objets. Autocollants, bouchons de liège, pommes de pin...
Cent bouchons
"Nous avons pensé aux bouchons en plastique : c'est simple, nous en avons à la maison puisque nous buvons de l’eau en bouteille", relate Djamilla Gobin. Léon pense alors aux Jeux Olympiques, et à leurs anneaux iconiques, imaginés par Pierre de Coubertin en 1913. "Au départ, on s'est dit mince, on ne boit pas du tout de boissons sucrées et gazeuses. On ne va pas en acheter juste pour faire notre collection. Et finalement, nous avons peint les bouchons que nous avions déjà !"
Vingt bouchons par anneau, collés deux par deux pour augmenter leur volume, sont recouverts de peinture bleue, jaune, rouge et noire par Léon. Chaque pièce est ensuite déposée sur une grande feuille de papier Canson, sur laquelle est dessinée la flamme olympique et l'inscription "Paris 2024". Associer les Jeux olympiques et le plastique, une évidence pour le duo de choc. En tant qu'anciens franciliens, les Gobin se réjouissent à l'idée que "Paris accueille le monde cet été".
Quant à la pollution liée aux microparticules, la mère de famille explique y être "très sensibilisée". "Léon et moi participons souvent à des collectes de déchets sur les plages proches de chez nous. Dans tous ces lieux, on découvre du plastique. Pareil quand je fais les courses : je peste très souvent, car la poubelle jaune finit remplie d’emballages plastiques."
"Montrer à Léon que tout est possible"
Une fois le tableau montré à l'école, il a ensuite été accroché "pendant un an au-dessus de la cheminée". "À chaque fois que l’on recevait des invités, ils nous disaient “Oh, mais c’est super, où est-ce que vous l’avez trouvé ?” Ils ne nous croyaient pas quand on leur disait que c’était nous qui l’avions fait."
Ces anneaux "un peu tordus, à l'image d'un dessin d'enfant" inspirent une nouvelle idée à Djamila Gobin. Pourquoi ne pas en parler à la mairie de Paris ? "J’ai envoyé un mail au service de communication en leur expliquant le projet." La première réponse est négative, même "assez sèche", catégorique".
C'était sans compter sur la détermination de Djamila Gobin. "J'ai écrit un deuxième mail, à une autre personne, et cette fois-ci, ils nous ont invités à venir à Paris !" "Je suis très contente que ça puisse intéresser d’autres personnes, confie-t-elle. Je voulais montrer à Léon que tout est possible."
"Je trouve qu’aujourd'hui les enfants sont brimés, on leur répète que tout n’est pas réalisable, leurs rêves sont parfois brisés, estime l'ancienne francilienne. C'est comme pour le climat : certains disent que c’est une cause perdue d’avance, alors que si on s’y met tous, on peut changer les choses. Si tu as envie de rencontrer quelqu’un, d’aller quelque part, de faire quelque chose d’un peu fou, tu peux tenter ta chance."
À Paris, la mère et son fils n’ont pas croisé Anne Hidalgo, en voyage “à Athènes pour récupérer la flamme” olympique. Mais ils ont pu obtenir “des informations sur l’organisation des JO”. Le tableau de Léon quant à lui restera à Paris jusqu’à la fin des Olympiades.