Depuis près de 25 ans, la Ligue de Protection des Oiseaux a noué un partenariat avec les céréaliers pour mettre à l'abri les oisillons des busards cendrés, cachés dans leurs champs.
À la saison des amours, de retour de migration, le busard cendré s’installe en Charente-Maritime. Il construit son nid, à l’abri des regards, dissimulé dans les champs. Cette nidification au sol pose bien des soucis pour préserver cette population de rapaces au moment des récoltes. Leurs nids, invisibles, sont parfois victimes des moissonneuses.
Par le passé, on faisait les moissons au mois de juillet, une partie des busards était partie déjà. Alors que là maintenant, mois de mai-juin, ils sont encore au nid et donc il faut à tout prix les repérer, les protéger.
Pascal DuforestelPrésident du Parc naturel régional
150 agriculteurs sensibilisés
Pour sauver les volatiles, un partenariat a été mis en place depuis 1999 et sur les 200 000 hectares du Parc naturel régional du Marais poitevin, près de 150 agriculteurs partenaires permettent, chaque printemps, à quelque 150 couples de busards de préserver leur descendance.
Beaucoup d’agriculteurs nous aident et repèrent les nichées. Il y en a qui nous préviennent aussi quand ils moissonnent et qu’ils trouvent des nids. Donc c’est vrai que ça se met en place. Beaucoup sont sensibilisés et plutôt bienveillants par rapport à cet oiseau.
Jennifer FabreChargée de mission LPO
Bons auxiliaires de récolte
Les céréaliers de la plaine d'Aunis ont en outre un intérêt à préserver ce rapace.
C’est un bel animal qui chasse le campagnol qui, lui, peut faire des dégâts dans les cultures. Ça permet de réguler la population.
Cédric DavidAgriculteur partenaire
Au moment des moissons, les emplacements des nids, repérés par les bénévoles de la LPO sont balisés et ceux des oisillons encore incapables de voler sont ainsi sauvés des pales de la machine.