Désormais, le bien-être passe sans complexe ni tabou par une sexualité épanouie, et c'est tout un marché qui en profite. Autour de La Rochelle, les sex-shops fleurissent et séduisent la clientèle locale.
Pour explorer son corps ou pimenter ses ébats, les accessoires peuvent être de vrais alliés. Sur le marché du sex-toy en plein essor, certains noms tirent leur épingle du jeu, comme le producteur de films érotiques Marc Dorcel. Associé à l'univers de la pornographie depuis 1979, il s'est lancé à la conquête du marché du plaisir. Avec sa marque éponyme, il vient d'ouvrir un dix-huitième sex-shop à Angoulins, en périphérie de La Rochelle. Sans complexe, il s'expose en grand, au bord de la rocade.
Les femmes sont largement majoritaires dans la clientèle. Elles viennent, seule ou en couple, dans cette boutique qui présente jouets, lingerie et autres accessoires comme dans une parfumerie : "C’est très sensuel plutôt que sexuel", remarque une cliente. "Donc ça fait moins peur entre guillemets qu’un sex-shop traditionnel que j’ai pu visiter il y a une vingtaine d’années."
Le magasin a été inauguré en grande pompe. Ouvert il y a un mois seulement, il est déjà bien fréquenté : "On est très contents depuis qu’on a ouvert, on a beaucoup de clients", se réjouit Pauline Dubois, responsable du réseau Dorcel Store. "On a des très bons retours, notamment grâce à la localisation du magasin et du bouche à oreilles."
Le groupe se fait pudique quand on parle de chiffre d'affaires, mais une chose est sûre : il est en progression constante. Il a même gonflé lors de la crise sanitaire : "Les gens se sont retrouvés dans une situation où ils ont eu besoin d’être bien chez eux, d’être bien dans leur corps, d’être bien dans leur peau, et le plaisir sexuel fait partie du bien-être de la vie'", constate Frédéric Gnaedinger
Animateur du réseau Dorcel Store. "Aujourd’hui la période covid nous porte encore et nous permet d’enregistrer des résultats qui sont très intéressants."
Le juteux marché du plaisir
Dans une autre zone commerciale de l'agglomération rochelaise, à Puilboreau, un magasin dédié au plaisir a été repris il y a sept ans par Martine et Bruno Zatti, un couple venu d'île-de-France. Pour eux, le changement de vie fut radical, et inattendu : "On n’était pas venus pour ça", confie Bruno. "On était venus pour acheter un restaurant, et puis du coup les choses se sont faites, ils nous ont demandé si nous étions curieux : on était curieux, on est venus ici."
Passé la curiosité, le couple se réjouit du succès que connaît leur activité. Martine ne cache pas sa satisfaction : "J’étais loin d’imaginer qu’il y avait autant de gens qui venaient tous les jours pour acheter du plaisir, donc c’est quand même sympathique, c’est vraiment agréable comme métier."
Un métier agréable, mais aussi porteur : en France, le marché du plaisir devrait peser plus de 100 milliards d'euros en 2027.