Mouvement social contre la réforme de retraite ou pas, les éboueurs de la communauté d'agglomération de La Rochelle ont fini par se mettre en grève. Un nouvel opérateur privé devrait être choisi par la CDA dans un an et, légitimement, les salariés s'inquiètent sur leur avenir.
La grogne couvait derrière les camions de collectes d'ordures ménagères depuis quelques semaines.
Ce mardi matin, la quasi-totalité des 69 salariés d'Urbaser, la société mandatée depuis 13 ans par la communauté d'agglomération, a décidé de cesser le travail. Une communauté d'agglomération qui a lancé, "une procédure de dialogue compétitif". En clair, un changement d'opérateur. D'où l'inquiétude des salariés pour leurs conditions de travail et leurs acquis sociaux, mais également pour le service rendu à la population.
Il faut que la population sache, c'est qu'il y aurait moins de service. La collecte des ordures se ferait une fois toutes les deux semaines. Il y a donc aussi une inquiétude sur le poids de bacs. Et avec tout ça, la taxe d'enlèvement des ordures ménagères va exploser.
Stéphane MorinDélégué CGT d'Urbaser
Et l'on parle aussi des conditions de travail pour des salaires qui dépassent à peine le SMIC pour des semaines de travail de six jours. La crainte, au vu du cahier des charges de l'appel d'offre, c'est que la CDA ne favorise le moins disant, au détriment du service et de la santé des agents déjà victimes de troubles musculo-squelettiques.
Il faut se lever tous les matins à 4 h, sur six jours. On demande depuis longtemps de faire des roulements sur quatre jours pour faciliter le travail du personnel.
Jean-Marie LedannoisSalarié FO d'Urbaser
Dans un communiqué, la Communauté d'agglomération précise qu'elle "a une nouvelle fois rassuré les salariés sur les termes du futur du marché de collecte qui inclut une reprise du personnel dans les mêmes conditions de rémunération globale a minima aux conditions actuelles, et selon les dispositions de la convention collective nationale des activités du déchet."
Elle ajoute qu'elle "s’est par ailleurs engagée à étudier et surtout évaluer très précisément l’impact financier sur les habitants de l’organisation des collectes en cinq jours seulement, à l’exception de zones urbaines touristiques denses pour lesquelles le ramassage du week-end sera maintenu. Les agents de collecte sont assurés de voir leur salaire se maintenir, mais peut-être avec une construction différente des primes."
Après l'ensemble de ces échanges, demande la reprise des collectes dès que possible.