Le gouvernement a classé 126 communes prioritaires pour s'adapter au phénomène d'érosion du littoral qui menace de plus en plus à cause du réchauffement climatique. En Charente-Maritime, 10 communes sont concernées.
D’année en année, la mer gagne du terrain sur le littoral. Amplifié par la montée des eaux dû au réchauffement climatique, le phénomène d’érosion côtière menace les installations et habitations littorales. En France, il concerne en tout 864 communes "particulièrement vulnérables".
Parmi elles, 126 sont considérées comme prioritaires pour s’adapter "aux phénomènes hydrosédimentaires entraînant l'érosion du littoral", comme l’indique le décret publié au Journal Officiel le 30 avril dernier. En Charente-Maritime, ces communes prioritaires sont au nombre de 10.
Évaluer la situation
L’Île-d'Aix, Arces, Les Mathes, Saint-Palais-sur-Mer, Fouras, Saint-Georges-d'Oléron, Talmont-sur-Gironde, Port-des-Barques, L'Houmeau et La Brée-les-Bains sont ainsi concernées. Pour ces communes, la première étape est de revoir la cartographie du trait de côte, si n’est pas déjà fait. Avec plusieurs horizons : à 30 ans et à 100 ans. Une révision cartographique prise en charge à 80 % par l’État.
Cette nouvelle délimitation est déterminante car sur le trait de côte à 30 ans, il sera à présent impossible de construire à l’exception des activités nécessitant une proximité immédiate de la mer. Pour celui à horizon 100 ans, le terrain restera constructible à condition d’accepter une démolition dès l’apparition de signes d’une dégradation de la situation.
1,5 million de Français concernés
Une nouvelle législation pour ces communes qui fait craindre aux professionnels de l’immobilier une chute des prix. "Des questions se posent sur qui prend en charge le déplacement de la population des habitations touchées", pointe de son côté auprès de l’AFP Pascal Laporte, adjoint à l’urbanisme à Plérin (Côtes-d’Armor).
Pour Elodie Martinie-Cousty, de l’ONG France Nature Environnement le dispositif n’est cependant pas à la hauteur des dangers qui guettent les 1,5 millions d’habitants du littoral en France. "Ces 126 [communes] soi-disant prioritaires sont ridicules par rapport aux 864 communes menacées", regrette-t-elle. Avant d'ajouter : "On a laissé beaucoup trop construire sur le littoral". Certaines communes, volontaire pour faire partie du dispositif ont pris la mesure des enjeux futurs.