Erosion du littoral : les premières mesures de relocalisation à St-Jean-de-Luz au Pays basque

Publié le Mis à jour le
Écrit par C.A. avec R.Garrat et F.Cordier

La ville de St-Jean-de-Luz fait partie des 126 communes identifiées comme étant les plus vulnérables à l'érosion à court terme. Elle devra adapter ses règles d'urbanisme et relocaliser habitations et activités.

Dès l'été prochain il ne sera plus possible d'approcher en voiture de la plage d'Erromardie.

La commune a d'ores et déjà démarré la construction d'un nouveau parking éloigné d'environ un kilomètre et situé le long de la départementale 810. 

"Nous allons supprimer les voitures en bord de mer et installer un parc relais qui sera desservi par des navettes" explique Jean-François Irigoyen, le maire LR de la commune. "Le but est de renaturaliser le quartier".

Un autre mode de fonctionnement

"On sait que l'on ne peut pas lutter partout contre la mer donc nous allons devoir nous adapter sur la partie urbaine" poursuit l'élu engagé dans une stratégie locale de gestion des risques aux côtés des communes voisines d'Anglet, Biarritz, Bidart, Ciboure, Hendaye, Guéthary et Urrugne.

L'interdiction des voitures est une toute première mesure. De nombreuses autres vont suivre.

La station d'épuration implantée le long du sentier du littoral, à quelques mètres de l'aplomb rocheux, devra aussi très prochainement être déplacée. 

"Nous sommes en phase d'études techniques et environnementales menées par l'agglomération pour cette station d'épuration. Elles devraient durer jusqu'à la fin 2023" indique le maire.

Ateliers de concertation

A terme, il faudra aussi déplacer habitations et commerces.

Aujourd'hui il est encore très tôt pour y penser mais dès le début 2023 nous ferons des ateliers de concertation avec les professionnels et les habitants qui pourraient être impactés pour voir comment on pourrait relocaliser

Jean-François Irigoyen - Maire de St-Jean-de-Luz

Source : F3 Euskal Herri

Le camping d'Erromardie sera bien-sûr concerné. "Il va falloir revoir son emplacement" affirme le maire.

Tout le bord de la côte évoluera. L'échéance n'est pas pour demain mais dans les 20, 25 ans qui viennent

Jean-François Irigoyen - Maire de St-Jean-de-Luz

Source : France 3 Euskal Herri

Recul de 27 mètres en 2050

Selon les études du GIP Littoral, la côte basque va reculer d'environ 27 mètres d'ici 2050 sous l'effet du réchauffement climatique et de la montée du niveau de la mer.

Ce recul est aujourd'hui d'environ 25 centimètres par an en moyenne sur la côte rocheuse des Pyrénées-Atlantiques. 

Mais il peut aussi être beaucoup plus spectaculaire et brutal comme à Urrugne en octobre 2020. Dans ce cas, les effondrements et éboulements de falaise peuvent grignoter jusqu'à 25 mètres d'un seul coup.

Une fragilité qui a notamment poussé les autorités à interdire l'accès au sentier du littoral entre Hendaye et Ciboure en 2021.

31 communes particulièrement exposées en Nouvelle-Aquitaine

En Nouvelle-Aquitaine, 31 communes ont été identifiées comme étant les plus menacées par ce recul du trait de côte.

En voici la liste, révisable tous les 9 ans, publiée dans le décret du 29 avril 2022.

Ce texte les oblige à adapter leur politique d'urbanisme et d'aménagement



Nouvelle-Aquitaine


Charente-Maritime


17004

17015

17225

17380

17168

17337

17437

17484

17190

17486


Île-d'Aix

Arces

Les Mathes

Saint-Palais-sur-Mer

Fouras

Saint-Georges-d'Oléron

Talmont-sur-Gironde

Port-des-Barques

L'Houmeau

La Brée-les-Bains


Gironde


33009

33214

33236

33514

33529

33540

33097

33544


Arcachon

Lacanau

Lège-Cap-Ferret

Soulac-sur-Mer

La Teste-de-Buch

Vendays-Montalivet

Carcans

Le Verdon-sur-Mer


Landes


40184

40065

40304

40209

40296

40326

40046


Mimizan

Capbreton

Soorts-Hossegor

Ondres

Seignosse

Vielle-Saint-Girons

Biscarrosse


Pyrénées-Atlantiques


64024

64122

64125

64189

64249

64483


Anglet

Biarritz

Bidart

Ciboure

Guéthary

Saint-Jean-de-Luz

Comme St-Jean-de-Luz, elles devront établir une cartographie pour suivre le recul du trait de côte et anticiper la "relocalisation progressive des habitations et des activités".

Le décret donne le pouvoir aux communes d'interdire les nouvelles constructions dans les zones les plus dangereuses.

Ou d'obliger à une démolition à l'approche de la menace à horizon 100 ans. 

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