À 49 ans, ce nouveau venu en politique peut se targuer d'avoir ravi à la droite républicaine l'un de ses fiefs historiques. À l'Assemblée nationale, il va s'installer dans le fauteuil occupé de longue date par Dominique Bussereau. Portrait de Raphaël Gérard, élu de La République en Marche.
Comme nombre d'élus La République En Marche, Raphaël Gérard va faire ses premiers pas à l'Assemblée Nationale. Avec 51,3% des suffrages, il a battu le candidat LR Loïc Girard (48,7%) et devient donc le nouveau député d'un territoire tenu de longue date par Dominique Bussereau.
Viticulture et tourisme
Natif de Lorraine, Raphaël Gérard a posé ses valises dans le petit village de Lonzac, aux confins des deux Charentes, il y a quelques années. Sur son curriculum vitae figurent des études à l’Ecole du Louvre à Paris, la direction du musée de Montmartre et un passage de six années chez Louis Vuitton en tant que chargé des projets d’exposition patrimoniaux à l’international. Depuis 2012, c'est à Cognac qu'il travaille comme responsable du patrimoine historique pour la Maison Hennessy.Rien d'étonnant alors qu'il ait placé la viticulture et le tourisme au cœur de sa campagne : "Ce sont mes pôles d'expertise mais ce ne sont pas mes seules préoccupations". Et de citer pêle-mêle l'éducation, la moralisation de la vie politique et le numérique.
Un reportage d'O. Riou, C. Cottaz et P. Ritaine, avec l'interview de Raphael Gérard , député La République en Marche sur la 4ème circonscription de la Charente Maritime
Novice à 49 ans
Presque quinquagénaire, Raphaël Gérard menait sa première campagne. "Je ne m'étais jamais engagé jusqu'alors, car je n'avais pas eu les bonnes réponses", explique-t-il, "mais après avoir entendu le discours d'Emmanuel Macron je me suis senti en phase avec lui". Novice certes, mais pas néophyte : "j'ai toujours eu un fort goût pour la politique et le débat".Son inexpérience en politique, Raphaël Gérard la revendique ; il en a d'ailleurs fait un argument de campagne. "On est dans une dynamique nouvelle qui certes bouleverse le paysage politique mais qui montre cette attente de faire de la politique autrement (...) de travailler ensemble pour apporter des réponses aux besoins de la population."
À l'issue du premier tour, il avait pris une sérieuse option sur la victoire en recueillant 33,85% des suffrages face à son rival adoubé par le sortant ; un certain Dominique Bussereau, élu député de cette circonscription depuis plusieurs décénnies.