Fin de l'aventure pour Christophe Souchaud en son équipage formé avec plusieurs handicapés. Le skipper de la Route du Rhum arrivera à l'Île d'Aix en début d'après-midi après 4 jours de mer. L'un de nos journalistes, Yann Salaün, est à bord pour nous faire partager ce voyage.
Troisième nuit en mer. La bascule tant attendue est enfin arrivée. Après près de deux jours au moteur, le vent dans le nez, on navigue enfin au portant. Finis les "trottoirs", ces vagues butoirs qui tapent l'étrave et tassent les lombaires. Finie la gîte et les nuits de travers à se caler contre son équipier de couchage.
Réveil donc "en douceur" avec le cap'taine Souchaud qui joue du winch au-dessus de votre tête, les yeux encore plein de fatigue dans votre sac de couchage. Grand voile, solent et gennacker : l'allure est confortable et repose les corps et les esprits.
"Mes mains, c'est mes yeux" : Maïté la Basque de Toulouse apporte aussi du réconfort aux muscles endoloris. Osthéopathe depuis 25 ans, ce n'est évidemment pas un hasard si elle a choisi ce métier. "On vit dans une société qui se méfie du toucher. Moi, c'est mon premier contact avec les gens".
Jean-Michel ne s'en plaint pas. L'agriculteur vendéen, assis sur sa banquette, semble apprécier ce petit massage de pleine mer. En prenant position, Maïté fait attention à ne pas lui marcher sur les pieds. "Tu peux y aller", s'amuse Jean-Michel,"ils ne me servent plus à grand chose !" La séance commence. Efficace la Maïté (je peux vous le confirmer). "A terre, on sait les mouvements à éviter, on connaît nos limites", explique Jean-Mi, "sur un bateau, on est obligé de faire des mouvements auxquels on n'est pas habitués".
Allez, un p'tit coup d'accordéon de Xavier, un p'tit coup de vaisselle pour Mylène, quelques manoeuvres sur le pont pour les autres... ce midi, c'est le chef de bord qui se met à la cambuse. Omelette aux oignons et au jambon pour tout le monde. A Table !