Accident de car mortel : les larmes et la détresse de Rochefort

Parents affolés encore dans l'incertitude, familles aux yeux rougis ayant appris le décès de leur enfant... Les cris de détresse des proches des six adolescents tués par un camion qui a éventré leur autocar, jeudi au petit matin, ont bouleversé Rochefort et la Charente-Maritime.

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Les familles des 15 collégiens et lycéens qui se trouvaient dans le car ont convergé toute la journée vers la caserne de pompiers de la ville, toute proche des lieux du drame. "Je veux savoir, je veux savoir !", crie une mère à son arrivée, au grand désarroi de la foule d'élus, responsables et journalistes présents sur place, qui tous peinent à réprimer leurs larmes.

Le maire de Rochefort, Hervé Blanché, tient dans ses bras une grand-mère en pleurs. "Elle n'avait que lui, elle n'avait que lui !", se lamente la vieille dame, évoquant sa fille dont on devine que le garçon a péri dans le terrible accident. Démuni devant cette douleur, le maire fond lui aussi en larmes.

On a une immense tristesse, et c'est ce qu'on ressent tous ce matin devant une espèce de folie du destin. Les circonstances invraisemblables, c'est encore plus horrible à vivre et à accepter pour les familles."
Dominique Bussereau, président du Conseil départemental. 


Nul n'échappe à l'émotion. Un pompier s'éloigne, en pleurs, deux collègues lui tenant l'épaule. Un autre décrit "une scène de chaos, incroyable, indicible" à l'arrivée des secours devant le car, littéralement cisaillé sur tout le côté gauche par une ridelle du camion. Les visages sont fermés et les regards angoissés, quand un hurlement fait brutalement taire la rumeur de la foule. Un homme surgit dans la cour de la caserne, la tête entre les mains, et pousse encore un, puis deux cris glaçants. A l'abri des regards, la procureure de La Rochelle, Isabelle Pagenelle, vient d'annoncer aux familles les noms des jeunes victimes...


Pas d'échappatoire

Femmes en pleurs, hommes au visage crispé, la même scène funèbre se répète. Une mère se trouve mal et s'effondre, incapable de marcher, tandis qu'une jeune fille, hagarde, avance comme un automate, le téléphone rivé à l'oreille. "J'ai mon fils dedans... Il est décédé", dit d'une voix blanche un homme d'une quarantaine d'années, avant d'éclater en sanglots.

Nouvelle plainte déchirante et une jeune femme tombe à genoux, à quelques mètres seulement de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, qui vient à peine d'arriver mais prend déjà toute la mesure du drame. "Il n'y avait pas d'échappatoire dans ce croisement malencontreux entre un camion dont la porte latérale s'est ouverte et le car chargé d'enfants", lâchera plus tard la ministre, très émue.

Les six victimes étaient scolarisées à Surgères, en majorité au lycée professionnel du Pays d'Aunis, où les cours ont été maintenus malgré l'immense émotion. "Le proviseur a fait le tour des classes pour nous parler, nous dire ce qui s'était passé", explique l'un des rares élèves à accepter de parler aux journalistes. "On nous a dit qu'il y avait une cellule mise en place, avec la psychologue du lycée, à qui on pouvait aller parler."

"Il y a beaucoup de gens qui pleurent à l'intérieur", affirme un jeune, venu voir des camarades au lycée et qui connaissait l'une des victimes, âgée de 15 ans selon lui. "On nous a dit ce qui s'est passé, c'est toujours mieux de savoir. Même si on les connaît pas, c'est dur à encaisser parce que ça se passe pas loin de chez nous", ajoute un élève de 4e, qui ne veut pas donner son nom.

Une chapelle ardente a été dressée dans le gymnase de Rochefort, non loin du lieu du drame. En l'absence des corps, transportés à l'institut médico-légal de Poitiers, de grands draps délimitent un espace où six tables sont symboliquement recouvertes d'un autre drap blanc.
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