Le drame avait coûté la vie à six adolescents et blessé d’autres. Six ans plus tard, l’unique prévenu du dossier a été condamné à cinq ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de La Rochelle.
Mathieu Saurel n’ira pas en prison. Le conducteur du camion-benne, dont la ridelle baissée avait fauché la vie de six adolescents, le jeudi 11 février 2016 à Rochefort, a été condamné à cinq ans d’emprisonnement avec sursis. Pourtant, à l’énoncé de la peine, l’accusé s’effondre, en état de choc. Il s’est présenté seul, ses avocats ne sont pas présents.
Le Tribunal correctionnel de La Rochelle a rendu son délibéré ce jeudi 5 mai, en début d’après-midi. Il a reconnu l’unique prévenu de cette affaire coupable d’homicide et blessures involontaires, « par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité […], en l’espèce en circulant avec un camion dont il n’avait pas refermé la ridelle. » Il est également interdit à l’accusé de conduire des véhicules autres que ceux autorisés avec le permis B, et ce pendant 5 ans.
Il va repartir à son travail, on va tous repartir et notre peine, elle est éternelle.
Jean-Marc Aulier, père d'une victime.
Sursis intégral
Un jugement légèrement plus clément que les réquisitions du parquet lors du procès des 28 et 29 mars dernier. Le Procureur avait alors demandé à ce que Mathieu Saurel écope d’une peine de 5 ans de prison, dont trois avec sursis probatoire.
« C’est léger », estime Jean-Marc Aulier, le père de l’une des victimes. Seules deux familles ont fait le déplacement à La Rochelle. « On s’attendait quand même à quelque chose, peut-être des travaux d’intérêt général ». Lui comme d’autres parties civiles ne souhaitaient pas particulièrement voir l’accusé en prison.
Le bout du tunnel après six ans d’instruction
« Le jugement va permettre à mes clients, non pas de tourner la page, mais de se dire que ce calvaire est derrière eux », réagit Maître Brice Giret, avocat de parties civiles. Avant de rappeler que parmi les adolescents blessés ce jour-là, certains sont encore en procédure contre l’assureur.
Une audience sur intérêts civils se tiendra le 7 juillet prochain, afin de déterminer le montant des indemnités à verser aux parties civiles.