À 18 ans, Orlane n'aspire qu'à une chose : devenir professionnelle en football freestyle. Cette discipline encore relativement méconnue mélange danse et maîtrise du ballon rond. Une passion pour la jeune fille qui est prête à tous les sacrifices pour se donner les moyens de ses ambitions.
"Le soir, il n’y a pas de téléphone, de Netflix ou autre." Du haut de ses 18 ans, Orlane préfère s’entraîner "à fond" chez elle, à Rochefort. Tous les soirs. Avec comme seul but en tête : devenir professionnelle de football freestyle. Un sport à la croisée de la danse, de la gymnastique et du football. Bien qu’encore relativement peu connue, la discipline n’est pas nouvelle. Depuis une quinzaine d’année, elle se popularise et des compétitions officielles apparaissent peu à peu. "Ça n’a rien à voir avec le football, mais ça les gens ne le comprennent pas tellement. Il y a une dimension artistique", regrette Orlane.
Le football freestyle, une vraie discipline
La comparaison avec le football s’arrête au ballon et à certains gestes, appelés tricks. La discipline mélange art et sport en s’inspirant de la culture urbaine. Comme pour la danse (hip-hop notamment) le football freestyle se pratique en show ou en battle. Mais avant d’en arriver là, Orlane a pratiqué le football en club pendant une dizaine d’années. "J’étais en sport étude et j’ai dû arrêter suite à une grosse blessure. J’ai eu une déchirure des ligaments croisés du genou gauche", raconte la rochefortaise. Éloignée des terrains et de toute activité sportive. L’épreuve est dure moralement.
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Mais Orlane, qui d’ordinaire ne peut tenir en place et va toujours courir, faire du vélo ou jouer, se pose et découvre, à 14 ans lors d’un show organisé à son club de football, le freestyle. "Ça a été la révélation. Je savais que quand je le pourrai, je m’entraînerai à fond pour pouvoir faire comme dans les vidéos que je voyais", affiche-t-elle, déterminée. Par sa nouvelle passion, Orlane souhaite impressionner et susciter de l’émotion. Elle souhaite même en faire son métier : "Ça passe avant tout par le travail, il faut répéter encore et encore des gestes pour les maîtriser. Mais je sais que j’ai encore du boulot."
Les réseaux sociaux comme première vitrine
Via son compte Instagram, Orlane_freestyle, la jeune fille expose son talent aux 850 personnes qui la suivent. Les réseaux sociaux sont essentiels pour se faire connaître dans une discipline qui reste encore de niche. Une stratégie qui s’est déjà révélée payante. Quand en 2020, la marque Yop diffuse une pub avec Yoanna Dallier - une freestyleuse 3 fois championne de France et troisième mondiale en 2021 – Orlane envoie une vidéo pour montrer son talent. Quelques semaines plus tard elle est contactée par Yop qui lui annonce être vainqueur du concours #YopNoLimits. La marque l’invite à Paris pour tourner une vidéo tutoriel sur le "tour du monde", un tricks bien connu.
Quelque chose en moi fait que je sais que j’arriverai à devenir pro !
Orlane
Cette expérience pousse Orlane à travailler encore plus. "Je suis encore au lycée donc je fais mes devoirs pendant la pause du midi et le soir je peux donc m’entraîner", décrit la rochefortaise, organisée. Et cela paie. Orlane commence à être contactée pour faire des démonstrations même si, de son propre aveu, elle fait encore beaucoup d’erreurs. "Je ne demande pas encore à être payée parce que j’estime ne pas avoir le niveau d’une professionnelle", précise-t-elle.
La passion de l'effort
Habitée par la passion, Orlane est sûre d’elle : "Je sais que j’arriverai à devenir pro !" Elle rêve déjà de faire une démonstration en ouverture d’une coupe du monde de football. En attendant, l’exigence personnelle est son maître-mot. "J’espère aller cet été à la compétition internationale de Prague", prononce-t-elle. Et pour cela, elle veut se donner les moyens. Orlane s’est rapprochée de professionnels qui la conseillent, comme Jo_freestyler, élu champion de France en 2018.
Avant de parvenir à sa vie rêvée, Orlane va poursuivre ses études et s’orienter vers un Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BP JEPS) dès l’année prochaine. Une manière de rassurer ses parents qui voient les aspirations de leur fille comme risquées. "Je veux avant tout faire connaître la discipline, car il y a encore beaucoup de préjugés, d’autant plus en tant que fille", pointe Orlane. Pour en devenir une ambassadrice Orlane ne relâche pas ses efforts et continue de s’entraîner dur, chez elle, à Rochefort.