Saisie record pour les gendarmes de la brigade nautique de Royan. 2,5 tonnes d'huîtres illégales destinées au marché noir ont été remises à l'eau et 4 trafiquants sont poursuivis pour travail dissimulé
Les gendarmes de la brigade nautique de Charente-Maritime ont saisi vendredi 26 janvier 2,5 tonnes d'huîtres destinées au marché noir, à l'Eguille-sur-Seudre, près de Royan (17), et les ont immédiatement rejetées en mer, une quantité record.
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— GendarmerieNationale (@Gendarmerie) 2 février 2018
Ces huîtres ont été rejetées sur quatorze sites différents du bassin de Marennes-Oléron par les gardes-jurés du Comité régional conchylicole de Poitou-Charentes. Elles serviront de points de contrôle sanitaire de l'eau de mer et en même temps, elles renforceront le gisement d'huîtres
naturelles, qui tend à diminuer sous la pression humaine.
De mémoire de gendarme, c'est la plus importante quantité d'huîtres saisie jamais remise à l'eau, assure l'adjudant-chef Christophe Laferrière, patron
de la brigade nautique de Charente-Maritime. Le président du Comité, Gérald Viaud, s'inquiète en revanche de la progression de ce marché noir. "On assiste à une activité parallèle qui se met en place", estime-t-il.
Quatre retraités, parmi lesquels un ancien ostréiculteur, cultivaient ces huîtres en dehors de tout cadre réglementaire, ne possédant ni agrément sanitaire, ni autorisation légale. Ils sont poursuivis pour travail dissimulé.
"Il semble qu'ils pêchaient des huîtres juvéniles sur l'estran, qu'ils les laissaient grandir dans d'anciens parcs à huîtres et qu'ils les affinaient ensuite dans des claires appartenant au Conservatoire du littoral", explique l'adjudant Cédric Gallego, de la brigade nautique de Royan.
Une claire est un bassin de décantation pour les huîtres qui permet leur élevage.
Les gardes-jurés du Comité régional de la conchyliculture les ont observés d'août à octobre. "Ils les ont vus débarquer de grandes quantités d'huîtres
d'un bateau de plaisance, ce que ne font jamais les professionnels. Ce commerce durait depuis 2005", détaille le militaire.
"Il y a de plus en plus de cultures parallèles d'huîtres par des particuliers, parfois en grandes quantités", relève aussi Francis Bédis, garde-juré au Comité conchylicole. "Quand on les contrôle, on leur demande de retracer l'origine de l'animal et ce qu'ils vont en faire. Quand il y a deux ou trois tonnes d'huîtres dans une claire, difficile de dire que c'est pour les manger".