Il y a deux semaines, le zoo de La Palmyre célébrait la naissance d'un zèbre de Grévy, une espèce en danger d'extinction. Une bonne nouvelle pour le parc de Charente-Maritime qui participe à un programme européen de conservation de cet équidé.
Vanina, une des quatre zébrelles de La Palmyre, est fière de vous annoncer la naissance de son petit, un magnifique mâle qui a vu le jour il y a une quinzaine de jours. Il est visiblement en pleine forme et Candide, soigneur animalier du parc, n'est pas inquiet quant à son épanouissement dans le zoo de Charente-Maritime. Ce zèbre de Grévy, également appelé zèbre impérial, est une espèce classée en danger sur la liste de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
A la naissance, les seules choses auxquelles il faut faire attention, c’est de voir s’il tète bien, s’il se tient bien debout sur ses pattes et surveiller les premières crottes et les premiers pipis. Si tout va bien dans les premières 24 heures, il n’y a rien de plus à faire.
Décrit pour la première fois en 1882 par le naturaliste français Émile Oustalet, le zèbre de Grévy a été baptisé du nom de Jules Grévy, Président de la république à l'époque. C'est le Négus d'Abyssinie qui lui en avait fait cadeau. On en recensait encore près de 15 000 au début des années 70, principalement au Kénya. Mais, alors que sa chasse a été interdite là-bas dès 1977, sa population à l'état sauvage a été divisée par sept depuis.
C’est la plus grande espèce de zèbre car on a des individus qui peuvent dépasser les 400 kilos, ce qui est assez conséquent pour un équidé. C’est un des plus élégants aussi, c’est lui qui a les zébrures les plus fines et il est reconnaissable à ses oreilles qui sont de forme ronde. C’est aussi une espèce qui est particulièrement en danger dans son milieu naturel puisqu’on ne compte plus aujourd’hui que 2000 individus à l’état sauvage au sud de l’Ethiopie et au Kenya. C’est une espèce qui est menacée par le sur-pâturage et la compétition avec le bétail domestique. On a aussi des effectifs qui ont été décimés par la maladie de l’anthrax il y a quelques années, donc c’est une espèce qui fait l’objet d’attentions particulières de programmes de conservation.
"On a reçu un nouvel étalon il y a un peu plus d’un an et demi maintenant, c’est donc le premier petit de cet étalon", explique Florence Perroux. En 2020, le réseau européen de parcs zoologiques n'a enregistré qu'un douzaine de naissance de zèbres impériaux. Chaque nouveau venu est donc un événement et, surtout, l'espoir que cette espèce ne disparaisse pas.
Ce petit mâle, il va grandir chez nous et bien sûr quand il sera adulte ou proche de la maturité, il partira à son tour dans un autre zoo pour être mis avec des femelles et continuer à perpétuer l’espèce. L’objectif du programme européen d’élevage, c’est de maintenir cette espèce à très long terme dans les parcs zoologiques pour qu’un jour, si besoin il y a de réintroduire des individus dans la nature, on puisse « piocher » en quelque sorte dans le pool d’animaux qui sont aujourd’hui présents en parc zoologique.
Malgré ou peut-être grâce à la crise sanitaire, le carnet rose du zoo de La Palmyre a été relativement bien rempli en 2020. Un petit orang-outan, un chimpanzé, de nombreux oiseaux, des impalas, des louveteaux et un petit girafon ont vu le jour. Toujours interdit au public, il faudra donc patienter encore un peu pour aller les découvrir dans le parc près de Royan.
Reportage de Pierre Lahaye et Cédric Cottaz