Ce samedi 13 avril, Jordan Bardella (RN) tenait un meeting à Royan (Charente-Maritime). La tête de liste du Rassemblement national a pu compter sur la présence de plus de 2 000 personnes. De quoi concorder avec les chiffres très hauts attribués par les sondages pour les élections européennes le 9 juin prochain.
Venu pour un meeting en terres royannaises ce samedi 13 avril, Jordan Bardella (Rassemblement National) a attiré plus de 2 000 personnes. Preuve que même à Royan, en Charente-Maritime, loin des frontières terrestres, les élections européennes semblent déchirer les passions.
"Rendre le pouvoir au peuple français"
Devant une foule animée, la tête de liste du Rassemblement national (RN) a exposé les grandes lignes du programme de son parti. Le président du parti souhaite "que les intérêts des Français soient mieux défendus" en Europe.
Dans cette volonté, il met en avant plusieurs axes au micro de notre équipe, Damien Lefauconnier et Tiphaine Pfeiffer : "Ça passe par exemple par la défense du patriotisme économique. Je souhaite que les entreprises françaises et européennes aient la priorité d’accès dans la commande publique. Pour qu’on puisse, par exemple, dans les cantines françaises, manger français avec une priorité donnée à nos agriculteurs. Je souhaite aussi que la France puisse retrouver un prix français de l’électricité et de l’énergie. Aujourd'hui, les règles européennes empêchent la France de bénéficier des fruits de sa filière nucléaire et de l’énergie pas chère. Je souhaite changer ces règles du jeu pour rendre le pouvoir au peuple français."
Des habitués et des néophytes
Dans le public, forcément, on retrouve les indéboulonnables. Maria, retraitée de 65 ans, soutient le Rassemblement national "depuis toujours". Venue de Rouillé dans la Vienne, elle a pris la voiture pendant 2 h 30 pour ne pas rater ce meeting.
Au moment de commenter ces chiffres forts des sondages (30 % selon un sondage Toluna-Harris Interactive publié le 10 avril), la Viennoise n'hésite pas : "Il y a le ras-le-bol des agressions, du manque de justice, on sort, on n'est plus en sécurité. Les gens sont fatigués de ça. J'ai 65 ans, c'est la première fois que j'achète une lacrymo pour chez moi." Si elle explique n'avoir jamais été agressée, elle met en avant ce qu'elle voit "à la télé".
Eva, 28 ans, avoue en préambule avoir "déjà voté pour (Jean-Luc) Mélenchon", mais elle est venue aujourd'hui "par curiosité". "Je travaille pour un bailleur social donc c'est vrai qu'on a beaucoup de demandeurs d'asile et c'est vrai que je vois des gens qui ne s'intègrent pas forcément", admet-elle. "Donc c'est pour ça que je rejoins un peu (Jordan) Bardella."
C'est aussi le premier meeting d'Enzo, 18 ans, venu de Charente. Il explique s'être déplacé car "il aime les idées" de Jordan Bardella, qu'il trouve "cohérent sur beaucoup de choses". Plus en détail, le jeune homme scolarisé en baccalauréat professionnel revient sur les points qui le séduisent : "Je trouve que les lois de l'immigration, c'est un sujet sensible, et je trouve que lui, avec Marine Le Pen, ils se mouillent, ils en parlent, ils proposent des idées. Je vis plutôt en campagne, donc c'est vrai que je n'ai pas trop ce cas, mais quand je vais en ville, on se rend compte que les faits divers, les agressions, c'est souvent des personnes liées à l'immigration. Donc au bout d'un moment, ça crée un ras-le-bol."
Avec un score haut dans les sondages, à voir si cette popularité se traduira en victoire aux européennes le 9 juin prochain pour le Rassemblement national.