Royan : le vase de Peu-Richard, vieux de 5.000 ans, est en restauration

C'est un vase en terre cuite vieux de 5.000 ans, découvert en 1960. Le vase de Peu-Richard va se refaire une beauté. Constitué de tessons recollés, il a été déposé la semaine dernière pour être restauré et retrouver ensuite sa place au musée de Royan.

C'est un vase qui date du néolithique, l'âge de la pierre polie de 6.000 à 3.000 ans avant Jésus Christ en Europe de l'ouest. Il fait partie du groupe de population dit de Peu Richard, du nom d'un lieu-dit à Thénac en Charente-Maritime où des humains se sont établis entre 3.500 et 2.900 avant notre ère. Ils étaient des agriculteurs et éleveurs sédentaires qui fabriquaient des poteries pour un usage domestique de stockage ou de vaisselle. Ce groupe de population était installé du côté de l'Éguille.

Restaurer tesson par tesson

 Le vase de Peu Richard a donc grosso modo 5.000 ans. Il a été découvert en 1960 et remis au musée de Royan en 1966. Dans les années 80, les tessons recollés avaient fait l'objet d'une première restauration. Mais 30 ans plus tard, les colles n'étaient plus toutes très efficaces et des tessons s'étaient presque détachés du vase. Il a donc été décidé de le restaurer. L'une de ses particularités c'est qu'il est presque complet, ce qui est assez rare selon Ludovic Soler, l'archéologue départemental :

Le fait qu'il soit conservé en entier ou presque, c'est important, il n'y en a que deux pour cette période-là sur la commune de l'Éguille. Il doit y en avoir d'autres sur le site. Si ce sont des vases de stockage, on imagine bien qu'il y en avait d'autres pour nourrir tout le village.

Ludovic Soler, archéologue départemental

La semaine dernière le vase a été déposé, c'est à dire démonté tesson par tesson, et les quelques dizaines de morceaux qui le constituent sont maintenant entre les mains d'Isabelle Ducassou, restauratrice agréée, à Bordeaux.

À cette occasion, une vidéo en timelapse a été réalisée par Raymond Riehl, du service communication de la mairie de Royan :

Lors de la dépose des morceaux, des repères à la craie ont été faits sur le vase, pour séparer les grands ensembles de tessons et les recoller dans le bon ordre. Un long et minutieux travail de puzzle qui commence. Mais pour Isabelle Ducassou, c'est un travail exaltant

J'ai déjà travaillé sur des tessons du néolithique, mais pas aussi bien conservés. Ce n'est pas donné tous les jours de voir des objets aussi vieux.

Isabelle Ducassou, restauratrice agréée

Que peut nous apprendre le vase de Peu Richard ?

Sans doute plus grand chose, concernant l'alimentation des humains du néolithique à moins de se lancer dans des analyses très poussées. Lors de sa découverte, le vase a sans doute été nettoyé. Difficile donc de savoir quel genre d'aliment ou de liquide il pouvait contenir. Du miel, de l'huile? Sans doute. Ce qui est acquis en revanche, c'est qu'il ne s'agissait pas d'un vase de cuisson, on n'a pas retrouvé de traces d'aliments qui auraient trop cuit et brûlé un peu le fond du vase. Il est acquis également qu'il s'agissait d'un objet usuel de la vie domestique, le vase ne porte aucun décor, à l'exception de deux sortes d'anses, mais on ne sait pas si elles étaient purement décoratives ou fonctionnelles.

La restauration du vase devrait être terminée pour les journées européennes de l'archéologie, du 18 au 20 juin prochain. Il retrouvera alors sa place dans les vitrines du musée de Royan.

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