Ce 18 juin 2020, un hommage a été rendu sur l'aérodrome de Royan-Médis à cinq aviateurs qui, refusant la demande d'armistice du Maréchal Pétain, partirent pour l’Angleterre la veille du célèbre appel du Général De Gaulle, il y a tout juste 80 ans.
Le 18 juin 1940, le Général De Gaulle lançait son célèbre appel sur les ondes de Radio Londres pour continuer le combat. Il répondait alors à la prise de parole du Maréchal Pétain qui, la veille vers 12h30, indiquait : "le moment est venu de cesser le combat".
Quand ils entendent ce projet d’armistice, cinq aviateurs refusent de se rendre. Ils sont Français et veulent se battre pour leur pays. Leurs noms sont Yves Ezzano, Henri Gaillet, Robert Moizan, Albert Preziosi et Jacques Soufflet.
Les cinq hommes décident aussitôt de s’envoler et deux options s’offrent à eux : rejoindre Alger la Française ou l’Angleterre, un pays étranger mais allié. Ils choisissent le sud de l’Angleterre en raison de l’autonomie limitée de leurs mono-moteurs. Le 17 juin 1940, ils s'envolent donc de Royan-Médis à bord de trois Caudron Simoun pour l'Angleterre.
Cette histoire, celle des premiers aviateurs partis en Angleterre avant même l’appel du Général, est racontée dans un ouvrage de Christophe Soulard intitulé Royan-Médis, juin 1940, L’envol pour l’honneur. Le livre sortira début juillet, aux éditions Bonne Anse, basées à Vaux-sur-Mer.
Qui sont ces cinq aviateurs ?
Yves Ezzano, Henri Gaillet, Robert Moizan, Albert Preziosi et Jacques Soufflet étaient instructeurs et pilotes de la base de Saint-Cyr l’École, qui avait été réaffectée en mai à Médis en Charente-Maritime, en raison de la progression ennemie. À l’époque, les Allemands ne sont pas encore arrivés à Royan. Ils entreront dans la station balnéaire quelques jours plus tard, le 23 juin.
Une fois en Angleterre, ils rencontreront le Général De Gaulle début juillet et officieront dans la Royale Air Force, l’armée britannique.
Aux jeunes générations, "c'est une histoire qui vous appartient"
Pour le maire de Médis, Eric Renoux, "cet épisode-là n'est pas très connu de l'ensemble de la population du pays royannais mais il est de plus en plus mis en avant par devoir de mémoire, avec une volonté de pédagogie pour les jeunes générations, pour leur expliquer ce qu'il s'est réellement passé sur leur commune. C'est une histoire qui leur appartient."