Dans le hameau des Chassières, à Gémozac, les habitants se sont rassemblés contre l’arrachage de quatre saules pleureurs. Partagée sur les réseaux sociaux, la mobilisation a été relayée par Hugo Clément et Stéphane Bern, jusqu’à la suspension de l'opération ce jeudi.
C’est en allant au travail qu’Anthony Babkine aperçoit ce mardi dans le hameau des Chassières à Gémozac le rabotage par la municipalité de l’un des saules pleureurs plantés proche du lavoir du bourg. "Une opération arbitraire et hors du temps, estime-t-il. Cet endroit abrite toute biodiversité qu’il faut préserver. Il y a des rouges-gorges, des martins-pêcheurs, des poules d’eau. Le lieu est saccagé."
Choqué, il en discute avec ses voisins et ensemble ils se mobilisent contre l’abattage des quatre arbres présents sur le terrain. Au départ, les riverains sont blasés : "ils me disaient, on ne pourra rien faire. Si, on peut !", réplique-t-il. Création d’une banderole exprimant leur mécontentement, lancement d’une pétition en ligne (346 signatures ce jeudi matin), plusieurs blocages avec des voitures, un tracteur et une benne.
Banderole, blocus et réseaux sociaux
La mobilisation prend une toute autre ampleur avec le partage de l’action sur les réseaux sociaux par Anthony Babkine. Fort d’une communauté de près de 13.000 abonnés sur Twitter, il publie une vidéo montrant les premières coupes, des larmes roulant sur ses joues. La séquence est retweetée par le journaliste Hugo Clément, le passionné d’histoire Stéphane Bern, la comédienne Lucie Lucas, ainsi que le Groupe national de la surveillance des arbres. La vidéo est aussi accessible sur ses pages Facebook et Instagram.
Le maire, Loïc Girard, justifie sa décision en expliquant que le réseau racinaire des saules pleureurs risque d’endommager la voirie et les lignes électriques et téléphoniques du hameau. "Ces saules ont été plantés près du lavoir il y a seulement vingt-cinq ans par la commune. Ce n’était pas un choix judicieux. Il aurait fallu mettre d’autres essences", détaille-t-il. Après avoir arraché des saules pleureurs, il prévoyait de planter d’autres espèces près du lavoir. "Ce n’est pas la première fois que l'on procède ainsi", indique-t-il.
Suspension
Face aux invectives des les riverains aux travailleurs sur le terrain, le maire a finalement décidé de suspendre l’opération. "Les agents ont débauché mardi en fin de matinée, et je les ai mis sur d’autres chantiers." Pour le moment, la situation est gelée. Loïc Girard conclut : "Ça ne fait pas partie des sujets prioritaires." Sur son compte Instagram, Anthony Babkine se réjouie de cette décision, mais souligne le caractère temporaire de la suspension. Pour lui, cet arrêt est seulement "un premier pas vers le dialogue".