Saint-Jean-d'Angély (17) : l'arrêté anti-bière prolongé

La municipalité de Saint-Jean-d'Angély a décidé de prolonger l'arrêté interdisant la vente à emporter dans le centre-ville de bière. La maire vise l’association d’aide aux SDF Tôi Kétatous et le propriétaire de leurs logements.

La maire de Saint-Jean-d'Angély, Françoise Mesnard, a décidé de reconduire l'arrêté d'interdiction de vente de bière à emporter dans le centre-ville. Mis en place depuis le début du mois d'août, il aurait permis de mettre fin aux troubles à l'ordre public causés par des personnes alcoolisées.

"C'est un succès, juge la mairesse, aucune plainte n'a été déposée depuis le début du mois d'août : la fin des vacances a été très calme, bien plus que les années précédentes".

L'arrêté vise uniquement les cannettes de bière vendues à l'unité. Il est encore possible d'acheter un pack, une bouteille d'alcool fort ou du vin. Cette interdiction a toutefois suffi à éloigner la douzaine de personnes qui semait le trouble dans le centre-ville.

La maire va faire un bilan de cette mesure fin septembre et décidera à ce moment-là si elle doit être prolongée.

Des logements insalubres

Satisfaite, Françoise Mesnard ne souhaite pas en rester là. L'élue accuse nommément l'association Le Tôi Kétatous d'être à l'origine de cette situation : "cette association envoie des personnes sans domicile fixe de La Rochelle à Saint-Jean-d'Angély dans des logements insalubres appartenant à un marchand de sommeil et laisse ces personnes livrées à elles-mêmes."

Huit arrêtés d'insalubrité ont été rendu par la municipalité, rapporte la maire. En juin dernier, c'était au tour du tribunal administratif de Poitiers de mandater un expert judiciaire pour se rendre sur place : "vu l'état de dégradation avancée du plancher en bois auquel s'ajoute la fragilité du mur central en pierres dans la cave, [...] l'immeuble présente en son rez-de-chaussée un risque de péril grave et imminent pour ses occupants."

Consultez le rapport d'expertise rendu au tribunal de Poitiers :

Jointe par téléphone, Muriel Dumont, présidente de l'organisme, récuse ces allégations : "Il faut que cette mairesse arrête ! Nous avons relogé le locataire placé dans l'immeuble visé par ce rapport. Elle a une dent contre nous car nous n'avons pas demandé son autorisation avant de nous installer là."

"Notre travail ne se fait pas en un jour"

La responsable de l'association consent à qualifier le propriétaire des lieux, avec qui le Tôi Kétatous a signé une convention portant sur huit appartements, de "marchand de sommeil". Mais elle assure que les appartements loués ont été restaurés. 

De même, Muriel Dumont dément formellement abandonner ses locataires : "Je me rends personnellement à Saint-Jean-d'Angély chaque semaine. Bien sûr, les personnes que nous suivons sont particulièrement désocialisées."

Interrogée sur le cas d'un locataire souffrant de graves problèmes d'alcoolisme, visé en particulier par Françoise Mesnard, Muriel Dumont raconte : "Nous allons la placer car elle est incapable d'effectuer ses démarches administratives. Mais notre travail ne se fait pas en un jour."

"Nous avons tenté d'orienter nos locataires vers la CAF, etc. Mais il nous a fallu nous rendre à l'évidence... Aujourd'hui, nous les accompagnons dans toutes leurs démarches administratives et nous disposons d'un bénévole qui nous sert en ville", assure-t-elle.
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