Le Musée de l’Echevinage à Saintes organise une exposition, avec la participation de l’institut Courbet. Un voyage au cœur de l’univers engagé de l’artiste, dont la Saintonge contribua à façonner son oeuvre.
"Courbet, une histoire intime" qui débute ce samedi au Musée de l'Echevinage permet de mieux connaître le passage en Saintonge de Gustave Courbet.
Cette exposition inédite est l'opportunité de découvrir une vingtaine d'oeuvres, des objets et une partie de ses correspondances.
Gustave Courbet a vécu pendant deux ans dans la région, il y trouva le soutient et l'inspiration nécessaire à sa création.
Cette rétrospective artistique est élaborée selon une approche biographique, elle rappelle aussi le contexte d’effervescence intellectuelle et sociale de l’époque.
Des rencontres décisives
Entre les années 1861 et 1863, le peintre s’installe pour vivre plusieurs mois aux alentours de Saintes.Il y fera quelques rencontres décisives pour sa carrière.
La Saintonge est un coup de cœur pour le peintre; il y séjourne principalement pour des raisons artistiques.
Gustave Courbet apprécie particulièrement la luminosité et les paysages de la région.
A cette période, l’artiste est déjà connu, mais son séjour dans la région fut un des jalons décisif de sa carrière.
A Saintes, il rencontre, l'un des ses principaux mécènes, Etienne Baudry avec qui il liera une amitié forte.
Ce républicain militant prend en charge la carrière de l’artiste durant tout son séjour à Saintes.
Courbet, artiste engagé se lie aussi également avec J-A Castagnary, critique d’art et journaliste (gauche républicaine modéré).
C’est le début d’une amitié, jusqu’à sa mort et même après, autant Baudry que Castagnary,
-Séverine Bompays, directrice des Musées de Saintes.
Un artiste engagé
Courbet est un des peintres les plus célèbres du XIXe siècle, mais aussi des plus engagés.Il a fréquenté d’autres défenseurs des droits du peuple.
Artistiquement parlant, l’artiste prend position.
Il réfute les codes académiques de la peinture, ainsi que le mouvement romantique et idéaliste en vogue à l’époque et se revendique autodidacte.
Certaines de ces œuvres font scandales, en exprimant clairement sa position anticléricale.
Il avait sa propre idée de ce qu’était la religion et les prêtres à la fin du XIXe,
-Séverine Bompays, directrice des Musées de Saintes.
Retour de la conférence : un tableau disparu
La surprise de cette exposition, c'est la possibilité de voir la reproduction du tableau perdu Retour de la Conférence (peint durant son séjour en Saintonge).Avec ce tableau qui reprèsente des curés saouls rentrant d’une conférence, Courbet s’attaque à l’Église catholique et à la manière autoritaire de diriger la France de Napoléon III. À l’époque, les artistes n’ont pas une grande liberté d’expression. Le tableau « Le Retour de la conférence » aurait été refusé au Salon officiel et au Salon des Refusés, car il choquait la morale de l’époque. Courbet l’expose alors dans son propre atelier. Le tableau est critiqué et fait parler du peintre. L'oeuvre disparaît au début du XXe siècle, on pense qu’il a été détruit par quelqu’un qui ne voulait pas qu’on critique la religion catholique.
Gustave Courbet est un homme d’affaire. Il a parfaitement conscience que son tableau sera interdit en salon et qu'il allait défrayer la chronique
On a décidé de consacrer un espace à ce tableau, qui nous permet de parler aussi un peu de politique »
Pour mieux comprendre ce tableau de Courbet, vous pouvez voir ou revoir le reportage réalisé par France 3 Franche-Comté par Aline Bilinski, Jean-Luc Gantner, Jacky Paulin et Manu Blanc. Avec Elise Boudon, chargé d’études au musée Gustave Courbet et Carine Joly, conservateur-adjoint de l’ Institut Gustave Courbet.
Ce reportage a été réalisé en 2016 lors d'une exposition consacrée à Retour de la Conférence au Musée Courbet d'Ornans.
Courbet est visionnaire, à l'époque, il entreprend de faire des reproductions en gravures de ces œuvres, pour les vendre en série, au plus grand nombre.
Regardez le reportage de Yann Salaün, Franck Levasseur et Maud Coudrin.Reportage de Yann Salaun, Franck levasseur et maud coudrin intervenante : Séverine Bompays, directrice des Musées de Saintes.
Le musée Courbet d'Ornans, ville natale de l'artiste propose régulièrement des expositions consacré à Gustave Courbet.
La vie de Gustave Courbet en quelques dates
- 10 juin 1819 : naissance de Gustave Courbet à Ornans
- 1833 : première peinture, un autoportrait.
- 1839 : premier dessin, dans Essaies poétiques de Max Buchon
- 1841 : premier salon
- 1853 : A. Bruyas devient son mécène
- 1861-1863 : fréquente E. Baudry et J-A Castagnary, séjour en Saintonge
- 1866 : participe à l’exposition internationale de peintures de Bruxelles
- 1870 : salon de Paris
- 1871 : prend part aux évènements de la Commune, il est accusé d’être responsable de la chute de la tour de Vendôme