Dans les cortèges de manifestants, les femmes ne sont pas rares. Congés maternité, carrières hachées, elles sont souvent les premières concernées par un départ à la retraite plus tardif. À Saintes, ce 8 mars, elles ont voulu faire entendre leur voix.
La chanson de Clara Luciani, La Grenade, résonne devant le palais de justice de Saintes. Des dizaines de femmes entonnent le refrain. Pour elles, c’est une autre manière de s’indigner contre la réforme des retraites.
"Je dois laisser ma place"
Parmi elles, Cécile Aumignon. Enseignante au lycée Émile Combes de Pons, elle a commencé sa carrière à 24 ans. Elle ne pourra donc pas partir avant 67 ans, si elle envisage une retraite à taux plein. “Je pense aux pauvres élèves, ils auront besoin de personnel plus jeune, mais je pense aussi à mes enfants, qui vont avoir besoin que je laisse aussi ma place”, explique-t-elle, dans le cortège.
Au total, deux cents personnes s’étaient donné rendez-vous ce mardi pour cette manifestation à double revendication : celle contre la réforme des retraites, mais aussi, les droits des femmes, célébrées chaque année le 8 mars. Parmi elles, des jeunes, elles aussi concernées par une retraite future.
“Je me dis que ce sera aussi mon cas et je voudrais que tout le monde soit là pour montrer qu’on ne se laissera pas faire”, explique, Lilou Loiseau, élève en première au lycée Bellevue de Saintes.
Porter des valises, à 67 ans
Comment gérer le travail, lorsque l’on vieillit ? Cette question, depuis quelques mois Séverine Simonet se la pose tous les jours. Agent commercial SNCF, elle a décroché son premier CDI après l’âge de 30 ans.
Pour elle, si elle veut annuler la décote, elle devra partir à 67 ans. “Je dois accompagner des personnes handicapées, âgées. Je dois les amener sur les voies, c’est carrément impossible à 67 ans. Je ne me vois pas sauter dans un train pour les aider à porter leurs bagages”, explique l’agent SNCF.
Selon la CGT, en France, 120 000 femmes pourraient être défavorisées face au recul de l’âge de départ à la retraite.