À La Tremblade, un laboratoire décrypte les causes de la mortalité des huîtres

Des scientifiques de l’Ifremer, à La Tremblade, viennent d’élucider le mécanisme infectieux conduisant à la mortalité massive des huîtres juvéniles. Décryptage.

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On connaît désormais toutes les raisons de la mortalité des huîtres juvéniles. Les scientifiques de l'Ifremer, à La Tremblade, ont reproduit en laboratoire le processus infectieux qui touche les huîtres juvéniles, afin d'en comprendre le mécanisme. On savait déjà que la mortalité était due à un virus mais il semblerait que ce ne soit pas tout. "Une fois que l'huître est fragilisée, il y a une colonisation bactérienne de genre vibrio", explique Benjamin Morga, chercheur pathologies des mollusques à Ifremer. 

"Une colonisation bactérienne de genre vibrio", le terme est assez barbare. En réalité, cela veut dire que les huîtres ont été doublement attaquées, d'abord par le virus puis, par les bactéries. Et pas n'importe lesquelles. Car parmi les espèces du "genre vibrio", on retrouve la "vibrio cholerae", l'agent responsable du choléra.
 
Du côté d'Ifremer, maintenant que l'on a décrypté la mortalité, on cherche des solutions pour l'endiguer et des pistes existent : "Il faut améliorer les pratiques culturelles mais aussi développer des lignées ou des familles d'huîtres résistantes ou tolérantes à la maladie." Autrement dit, recourir à la sélection génétique.


La crise de l'huître toujours bien présente

Un peu plus loin dans les cabanes ostréicoles, les professionnels sont inquiets. Car la mortalité touche aujourd'hui toutes les huîtres et fluctue, d'une année sur l'autre, entre 50 et 80 % de la production. "La crise, c'est tous les ans, mais jamais au même stade. Cela peut être aussi bien sur les juvéniles que sur l'élevage", raconte Yann Bertin, ostréiculteur à La Tremblade. Les ostréiculteurs produisent aujourd'hui quatre fois plus d'huîtres pour garder leur entreprise à flot.
 


 
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